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Les conséquences de l’émission de gaz à effet de serre pourraient être dramatiques à long terme, avec une montée du niveau des mers qui pourrait atteindre 82 cm. D’autres indicateurs donnent le vertige.
La concentration de décideurs au mètre carré est impressionnante à New York où se réuniront demain près 120 chefs d’Etat, commente Francetv Info aujourd’hui. La réunion doit relancer les négociations sur le climat, en préparation de la conférence de Paris, en 2015. L’envoyée spéciale des Nations unies sur le changement climatique, l’Irlandaise Mary Robinson a souligné qu’ "il s’agira du plus grand rassemblement de chefs d’Etat jamais organisé sur le problème du climat, à un moment où le monde a pris conscience qu’il faut agir d’urgence".
Le premier chiffre concerne les réfugiés climatiques qui étaient l’année dernière 22 millions, autant que la population de Côte d’ivoire. C’est un chiffre trois fois supérieur au nombre de réfugiés liés à la guerre, indique l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC). Le déplacés climatiques ont quitté leur domicile à cause d’inondations (31%), de typhons, tempêtes et ouragans (69%). L’Afrique et l’Asie sont les zones les plus touchées. Le nombre de réfugiés climatiques devrait encore augmenter dans les décennies à venir, étant donné la forte croissance démographique des régions concernées.
Deuxième chiffre, la France pourrait voir augmenter sa température de 5°C d’ici la fin du siècle. En septembre 2013, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a revu à la hausse ses projections concernant le niveau de la mer. Il prévoit 3,2 mm par an en moyenne sur les vingt dernières années, contre 1,7 mm en moyenne entre 1901 et 2010. D’ici à 2100, cette montée serait de 26 à 82 cm. Les côtes du Nord-Pas-de-Calais, "un territoire d’un demi-million d’habitants pourrait se retrouver sous les eaux, au sein du triangle Dunkerque-Calais-Saint-Omer", si le niveau de la mer du Nord montait de 80 cm.
Le troisième chiffre est tout simplement terrifiant, cent millions de morts d’ici 203, l’équivalent de la population des Philippines. Ces morts sont dues à la famine et les maladies et la pollution de l’air. Si rien ne change dans nos pratiques polluantes, ces morts, qui sont 5 millions chaque année actuellement, seront 6 millions en 2030, avertissait en septembre 2030 l’organisation humanitaire espagnole DARA. Plus de 90% de ces décès devraient survenir dans les pays en voie de développement.
Mille cinquante milliards d’euros d’ici à la fin du siècle, soit deux fois le PIB de la Belgique, c’est l’estimation du coût global du changement climatique à l’horizon 2100. C’est le Giec qui l’a rendue publique dans un rapport préliminaire, en février dernier. Les chercheurs ont notamment calculé les conséquences d’une hausse de la température globale de 2,5° C d’ici à 2100 pour établir ce chiffre. Pour les seules céréales (blé, maïs, riz, orge, etc.), la production mondiale devrait baisser entre 0,2% et 2% chaque décennie. Les cultures céréalières, qui représentent 15% des surfaces agricoles de la planète, seraient affectées par la hausse de la température et des conditions météorologiques dégradées, comme des pluies fortes et répétées", révèle Le Figaro.
La communauté internationale espère conclure, fin 2015, lors de la conférence de Paris, un accord pour contraindre la réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Objectif : limiter le réchauffement à 2° C par rapport à l’ère préindustrielle. Il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre chutent de 40 à 70% par rapport à leurs niveaux de 2010 d’ici à 2050.