Peu après sa mort, la dépouille de Mouammar Kadhafi ainsi que le corps de son fils Moutassim ont été transportés par hélicoptère dans la ville de Misrata, un haut-lieu de la révolution libyenne. Cependant, des zones d’ombres entourent les circonstances de la mort de l’ancien leader libyen.
Le colonel Kadhafi en fuite depuis août a été tué d’une balle dans la tête jeudi 20 octobre lors d’une ultime attaque contre son convoi près de sa ville d’origine Syrte, ont annoncé les nouvelles autorités libyennes qui saluent un "moment historique" marquant la "fin de la tyrannie" en Libye, enfin libérée après 42 ans de dictature.
L’un des fils Kadhafi, Moutassim, a également été tué, alors qu’il était aux côtés de son père qui tentait de s’échapper de Syrte en voiture.
Hier soir, la dépouille de Mouammar Kadhafi ainsi que le corps de son fils Moutassim ont été héliportés à Misrata, la ville-symbole de la révolution libyenne. Différentes sources ont indiqué que le corps de l’ex-dirigeant libyen a été déposé dans un premier temps dans un centre commercial, puis dans une mosquée, à l’adresse encore tenue au secret.
Alors que la nouvelle sur le décès de Mouammar Kadhafi a été accueillie dans une immense liesse partout en Libye, les circonstances de sa mort restent cependant floues.
Selon la version officielle donnée hier soir par le chef du gouvernement du CNT, Mahmoud Djibril, l’ex-Guide déchu aurait reçu une balle à la tête lors d’une fusillade entre ses gardes et les combattants du Conseil national de transition (CNT). Selon les nouvelles autorités libyennes, Mouammar Kadhafi a été capturé vivant et aucun ordre de le tuer n’avait été donné. La chaîne Al Jazira a obtenu des images de Kadhafi alors qu’il était encore en vie, entouré de combattants du CNT.
"Kadhafi a été sorti d’une conduite d’évacuation. Il n’a opposé aucune résistance. Quand nous avons commencé à l’emmener, il a été touché par une balle dans le bras droit et quand nous l’avons placé dans un camion, il n’avait pas d’autres blessures", a raconté le président du CNT Mahmoud Djibril lors d’un point de presse à Tripoli, en se fondant sur le rapport d’un médecin légiste. "Le véhicule, quand il s’est mis en route, a été pris dans une fusillade entre les révolutionnaires et les forces de Kadhafi qui a été touché d’une balle dans la tête. Le médecin légiste ne peut dire si la balle venait des révolutionnaires ou des forces de Kadhafi", a ajouté Mahmoud Djibril. Selon lui, Kadhafi a succombé à ses blessures quelques minutes avant son admission à l’hôpital.
En revanche, cette version des faits a été contredite par un responsable haut-placé du CNT, affirmant que le colonel Kadhafi aurait été tué à bout portant sur la tête, et ce, délibérément. Cette source qui a requis l’anonymat s’est confiée à Reuters : "Ils (les soldats) l’ont capturé vivant et alors qu’il allait être transporté, ils l’ont tabassé et ensuite ils l’ont tué", affirme-t-elle.
Selon plusieurs sources, il a été mortellement atteint alors qu’il tentait de fuir Syrte, sa ville natale. Mouammar Kadhafi et son escorte ont tenté de quitter sa cache (une conduite d’évacuation) à l’aube quand son convoi a été arrêté par un raid de l’Otan auquel participait un avion français. C’est alors qu’une fusillade a éclaté entre ses gardes et les combattants du CNT.