Le lagon de Mayotte est considéré comme l’un des plus beaux endroits au monde. La biodiversité exceptionnelle qu’il abrite en fait un endroit à la fois extraordinaire mais fragile car menacé par l’action de l’homme.
Un lagon bleu-vert, des milliers d’espèces animales pour certaines uniques au monde et un récif d’une rare beauté : l’île aux Parfums ne manque pas d’arguments pour convaincre les touristes à la recherche de paysages édéniques.
Sous les yeux de ces admirateurs de passage, le ballet des dauphins dans leur milieu naturel met un peu plus en avant la chance des Mahorais d’évoluer dans un environnement paradisiaque.
Mais voilà, force est de constater que ces images de cartes postales éludent d’importants problèmes. La tortue verte qui est l’animal le plus emblématique de Mayotte subit chaque jour les assauts des braconniers. Chaque année, près de 1000 individus seraient en effet tués avant d’être vendus pour leur chair et leurs écailles.
Face à ces comportements, des gardiens se sont mobilisés pour protéger les tortues. Les plages de Mayotte sont en effet des lieux de ponte pour ces animaux. L’enjeu de la protection de ces sites est donc majeur.
Au-delà de la répression, les gardiens s’attachent à sensibiliser la population qui est la seule à pouvoir assurer la conservation de ces biens naturels uniques. Dans leur action, les gardiens des plages peuvent compter sur l’aide des hommes de la Brigade Nature de Mayotte.
Ces-derniers ont pour mission de veiller au respect du code de l’environnement. Dans les faits, malgré les arrestations auxquelles ils procèdent régulièrement et les peines de prison, les policiers sont souvent contraints de constater les dégâts causés par les braconniers.
Le braconnage n’est pas la seule menace qui pèse sur l’écosystème mahorais. La pollution met elle aussi en péril la survie de la flore et de la faune. Pour les équipes qui travaillent au quotidien en vue d’informer les habitants des répercussions de la pollution sur l’environnement, de multiples changements demandent encore à être opérés.
Pour exemple, les animateurs de l’environnement tentent de convaincre les habitants de ne plus laver leur linge, leurs scooters dans la rivière. Des gestes à priori simples mais qui demandent un gros effort dans la mesure où ils font partie des habitudes ancrées dans la vie des Mahorais.
Cette année, 130 procès verbaux ont été dressés pour non respect de l’environnement. Les sept agents qui oeuvrent actuellement pour défendre les richesses naturelles de l’île nourrissent de grands espoirs à l’approche de la départementalisation. Avec cette mutation profonde que s’apprête à vivre l’île aux Parfums, les défenseurs de l’écosystème mahorais espèrent qu’ils disposeront davantage de moyens et que la législation sera durcie, cela pour protéger au mieux ce véritable paradis.