Mercredi 2 mars, des milliers de manifestants ont alimenté un feu en pleine rue de Benghazi avec des centaines de « livre vert » de Kadhafi. Une façon pour eux de célébrer l’anniversaire du lancement de la « Jamahiriya ».
Dans les années 70, le Colonel Kadhafi a lancé le « Jamahiriya » ou le pouvoir des masses, symbolisé par le « livre vert ». Cet ouvrage a été considéré comme un écrit sacré, une bible de la révolution écrite des mains de Kadhafi lui-même. Un livre que chaque libyen devait commencer à lire dès le plus jeune âge.
Par le fait du hasard, le jour d’anniversaire du « Jamahiriya » tombe au moment où la crise fait rage en Libye. Le peuple libyen s’attendait à ce que leur « guide suprême » célèbre ce jour dans le sang, mais il s’est contenté d’une intervention à la télévision devant une poignée de fidèles. Son petit discours a fait rire tous les foyers qui ont suivi son élocution et pour fêter cette journée, plusieurs personnes sont descendues dans les rues de Benghazi. Elles ont rejoint les ruines des bâtiments de l’ancien comité populaire, érigés à l’époque à la gloire de Kadhafi, et y ont alimenté un feu de joie avec des centaines de copies du « livre vert » de Kadhafi.
Ce fut un moment de liberté et de bonheur pour tous ceux qui ont participé, bien qu’il soit passager. Un avocat libyen a d’ailleurs déclaré que « Je n’aurais jamais cru qu’un tel instant, synonyme de totale liberté, fut un jour possible ».