La France a condamné mardi les brutalités qui sévissent en Egypte et appelle à la libération du président déchu, Mohamed Morsi, détenu par l’armée depuis le 3 juillet.
Première réaction de la France depuis
le renversement du pouvoir Morsi en début juillet. Ce mardi, le ministre français des Affaires étrangère a déclaré à la presse : «
Nous condamnons les brutalités. (...) Nous appelons au dialogue et à la libération du président Morsi », détenu par l’armée égyptienne dans un lieu secret depuis la nuit du 3 juillet.
Alors que les risques de nouveaux affrontements demeurent réels entre pro et anti-Morsi, l’Etat français rejoint la position de l’Union européenne qui, par la voix de sa diplomate Catherine Ashton, encourage toujours les principaux protagonistes à trouver un terrain d’entente afin que la phase transitoire puisse voir la participation de tous les courants locaux, notamment les frères musulmans.
Depuis hier, cette émissaire européenne a pu rencontrer tour à tour les hauts responsables du nouveau pouvoir, entre autres le président intérimaire Adly Mansour ainsi que son second, Mohamed ElBaradei, en charge des relations internationales. Elle s’est également entretenue avec le principal tombeur de Morsi, le général Abdel Fattah al-Sissi.
Par ailleurs, pour la première fois, la diplomate européenne a été autorisée à rencontrer l’ancien président, et ceci, après avoir essuyé un refus catégorique de la part des autorités locales lors de sa précédente visite en terre égyptienne, le 17 juillet dernier, rappelle Huffington Post.
« Nous avons eu une discussion amicale, ouverte et directe. Nous avons discuté en profondeur », a –t- elle assuré, précisant que Mohamed Morsi « va bien » et qu’il a « accès aux informations » par le biais de la télévision et des journaux.
Catherine Ashton avait été héliportée vers le lieu de détention de l’ancien président hier soir et leur entrevue aurait duré « deux heures » affirme une source citée par 20 Minutes.
Sur le terrain, les appels à manifestation persistent. Les pro-Morsi, qui observent des sit-in au Caire depuis la chute de leur leader, entendent renforcer leur lutte pour le « retour à la légitimité constitutionnelle ». Leurs initiatives se heurtent cependant à un nouveau pouvoir qui menace de répondre par des « mesures décisives et fermes » si jamais ils « outrepassaient leur droit à l’expression pacifique ».