La Guinée est frappée par une " épidémie sans précédent " de fièvre Ebola, avec 22 cas confirmés sur 78 décès recensés à travers le pays. Médecins sans frontières évoque une situation d’ampleur exceptionnelle.
L’Afrique de l’ouest est en alerte maximale en raison d’une épidémie dévastatrice de la fièvre hémorragique dite Ebola. En Guinée, 78 personnes ont succombé dernièrement à des symptômes identiques à ceux de l’Ebola mais seuls 22 cas sur les 122 jugés suspects ont été confirmés après analyse. L’identité du virus responsable reste à déterminer pour les autres cas.
Il s’agit d’" une épidémie sans précédent ", s’alarme l’organisation Médecins sans frontières ou MSF qui parle d’une situation " d’une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire ".
" MSF est intervenue dans presque toutes les épidémies déclarées d’Ebola des dernières années, mais celles-ci étaient beaucoup plus concentrées et concernaient des endroits plus reculés. Cette dissémination complique énormément la tâche ", explique sur Libération Mariano Lugli, coordinateur de MSF à Conakry.
Afin de contenir le plus rapidement la contagion, MSF a décidé de renforcer ses effectifs. Sous peu, une soixantaines de médecins expatriés viendront en renfort à l’équipe déjà déployée sur terrain, notamment dans la capitale guinéenne et dans le Sud-Est.
L’épidémie sévit déjà hors frontière, notamment au Libéria où 27 cas suspects ont été déjà relevés, 2 d’entre eux confirmés plus tard par les analyses d’échantillons prélevés sur les malades.
La Sierra Leone, un autre pays voisin de la Guinée, présente aussi des signes inquiétants sans que des chiffres exacts sur le nombre des malades aient été encore fournis.
Craignant une propagation de ce virus mortel sur son territoire, le Sénégal a décidé depuis samedi de fermer ses frontières avec la Guinée.
Pour MSF, l’intervention en Guinée se limite aux actions préventives ainsi qu’au renforcement du système immunitaire du malade étant donné qu’aucun traitement ni même un vaccin n’est encore disponible en ce qui concerne l’Ebola.
" Notre action vise à rendre les personnes infectées plus fortes, à faire en sorte ce que leur corps ne soit pas déshydraté, afin qu’elles arrivent à produire des anticorps qui nettoieront alors le virus de leur corps ", explique sur Euronews Michel Van Herp, épidémiologiste au sein de l’organisation.