Le groupe BNP Paribas fait l’objet d’une plainte déposée par trois associations qui l’accusent d’avoir contribué à l’achat d’une cargaison d’armes pour le Rwanda pendant le génocide de 1994. Les transferts seraient de l’ordre de 1,14 million d’euros.
Vingt-trois ans après le génocide au Rwanda, BNP Paribas est la visée par une plainte déposée par l’association anticorruption Sherpa, le collectif des parties civiles pour le Rwanda et Ibuka France. Ces trois groupements ont fait savoir dans un communiqué daté de jeudi 28 juin et relayé par Radio France leur intention d’attaquer le groupe bancaire pour complicité de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Selon les trois associations plaignantes, BNP Paribas aurait autorisé l’achat de 80 tonnes d’armes pour exécuter le génocide au Rwanda en juin 1994. Elles soutiennent que la banque ne pouvait ne pas savoir que les transferts étaient commandités par les meurtriers. Le massacre, qui a fait plus de 800 000 morts, est souvent cité comme étant une des pires atrocités du XXe siècle.
Les transferts incriminés, dont le montant total est de 1,3 millions de dollars, soit 1,14 million d’euros, datent de juin 1994. BNP Paribas aurait permis la transaction commanditée par la Banque nationale du Rwanda (BNR) qui détenait un compte chez elle. Les sommes auraient été versées vers un compte de la banque suisse UBP au nom d’un certain Willem Tertius Ehlers, un intermédiaire sud-africain propriétaire d’une société en courtage d’armes.
Ces transferts auraient été exécutés après que l’ONU ait déjà décrété un embargo sur la livraison d’armes au Rwanda. La vente elle-même aurait même été conclue après l’interdiction onusienne par Willem Tertius Ehlers et le colonel Théoneste Bagosora, un militaire rwandais hutu condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). La cargaison d’armes aurait transité par l’actuelle République démocratique du Congo et le contrat de vente aurait été signée aux Seychelles.