Actuellement, plus de 20 millions de personnes sont menacées de famine dans trois pays d’Afrique et au Yémen, d’après l’ONU. Franceinfo a pris contact avec les ONG qui y sont allés récemment ...
Selon l’ONU, plus de 20 millions de personnes, dont la majorité sont des enfants, sont actuellement touchées par la famine en Somalie, au Soudan du Sud, au Nigeria et au Yémen. Face à cette catastrophe, les Nations unies appellent les pays riches pour lever environ 4 milliards d’euros d’ici la fin du mois de mars.
Contactés par Franceinfo, des chefs de missions humanitaires témoignent. Saara Bouhouche, chef de mission à Solidarités international, a passé quatre semaines au Yémen, un pays ravagé par une guerre dont les médias parlent peu. Son récit est glaçant : "la situation est catastrophique avec un gros mouvement de population qui fuit les combats". Selon elle, les déplacés doivent quitter leur village du jour au lendemain, sans rien et ils "sont incapables de pouvoir payer une nourriture à 90% importée, qui n’entre plus dans le pays et dont les prix ont flambé".
Même situation au Soudan du Sud : près de 5 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire. "Ce qui nous a alertés, c’est l’état nutritionnel des mères qui ne peuvent plus allaiter car elles n’ont même plus assez de nourriture", affirme Aurélie Ferial, adjointe au directeur régional des opérations Action contre la Faim dans la Corne de l’Afrique.
Que ces situations ait été provoquées par la sécheresse, la guerre, ou les deux, la famine était prévisible. "Les gros Etats bailleurs d’aide comme la France conditionnent l’aide humanitaire à des intérêts géopolitiques", constate Thierry Benlahsen, responsable des opérations d’urgence à Solidarités international, en ajoutant : "ni le Nigeria, ni le Yémen, ni la Somalie ne présentent d’intérêt majeur à leurs yeux, contrairement à l’Irak ou la Syrie".