Le ministère de l’Intérieur gabonais a confirmé la réélection du président Ali Bongo avec 49.8 % des suffrages contre 48.23 % pour son opposant Jean Ping. Une victoire qui a débouché sur des violences dans le pays après la contestation, mercredi soir, des résultats.
Le président du Gabon Ali Bongo a été élu à un point près pour un second septennat. Avec 49.8 % de votes, le chef d’État du Gabon a supplanté de près son principal opposant, Jean Ping, qui était à 48.23 %, selon les déclarations du ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeya ce mercredi 31 août. La longue attente par rapport aux résultats de ces élections présidentielles dans le pays a laissé place à la colère. En effet, les partisans de Jean Ping ont immédiatement contesté les chiffres et ont dénoncé des fraudes, exigeant ainsi un comptage des voix par bureaux de vote. Une demande soutenue par l’Union européenne et la France qui demandent la transparence dans les votes.
En signe de ces vives contestations, les partisans de Jean Ping ont défié les membres des forces de l’ordre présents à Libreville, la capitale gabonaise. Des échauffourées ont eu lieu dans les rues à grand renfort de cris "Ali doit partir". D’après les médias locaux, l’Assemblée nationale a même été attaquée, des témoins ont même vu une épaisse fumée qui se dégageait du centre de la capitale. Les hélicoptères de la police ne cessaient de tournoyer dans le ciel pour contenir les violences.
"Ils ont attaqué vers 1 h (local, 0 h GMT). C’est la garde républicaine. Ils ont bombardé par hélicoptères puis ils ont attaqué au sol. Il y a 19 blessés, dont certains très graves", a détaillé l’opposant Jean Ping qui n’était pas sur les lieux, comme rapporté par le Figaro. Sur la toile, les commentaires à l’adresse de la victoire d’Ali Bongo aux présidentielles du Gabon sont également virulents. Les internautes utilisent les mots-clés #BongoIsCheating, #BongoTriche ou utilisent comme photo de profil un explicite "NON" pour marquer leurs désapprobations.
Jean Ping a annoncé ce jeudi que 2 personnes sont mortes et plusieurs autres blessées lors de l’assaut des forces de sécurité gabonaises contre son QG à Libreville.
La colère des habitants se concentre surtout sur la province du Haut-Ogooué, fief d’Ali Bongo. Alors que le taux de participation était à plus de 99 %, 95 % des électeurs auraient voté en faveur du président gabonais. Fait qui a intrigué la communauté internationale et les habitants sachant que les votes ne dépassent pas de 60 % dans les autres provinces.
Sur les 71 000 électeurs inscrits, une cinquantaine de personnes ne se seraient pas prononcées. "C’est ridicule. Ces chiffres sont tombés en dernier pour permettre à M. Ali de combler son retard. C’est de là que se tient la fraude", accuse René Ndemezo Obiang, le directeur de campagne de Jean Ping. Même au sein du PDG (Parti démocratique gabonais), le parti au pouvoir, le secrétaire général a appelé à la "transparence" devant ce qui ressemble fortement à un passage en force.
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#Gabon #Gabon2016 Victoire de Ali
#Bongo annoncée par le ministre de l’intérieur qui a lu chiffres de la Cenap pic.twitter.com/Tp9gYwiBtL — Sébastien Németh (@SebastienNemeth) 31 août 2016
#OnDitNon #Gabon2016 #BongoTriche #BongoIsCheating pic.twitter.com/FeRHpaUhBm
— Golden Hawk (@Minkoe23) 31 août 2016
#Gabon : Nous estimons nécessaire que les résultats de tous les bureaux de vote soient publiés https://t.co/t660nWupD9
— France Diplomatie (@francediplo) 31 août 2016