Le vol MS804 d’EgyptAir s’est très probablement écrasé au large de l’île grecque de Karpathos, entre Rhodes et la Crète. Il transportait 66 passagers. Aucune piste n’est pour l’heure privilégiée.
Le crash du vol MS804 a fait monter d’un cran la tension en France et en Égypte. L’appareil transportait 66 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d’équipage et trois officiers de sécurité, d’après la compagnie EgyptAir. À bord se trouvaient aussi 30 Égyptiens, 15 Français, un Britannique, deux Irakiens, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Tchadien, un Saoudien un Koweïtien et un Soudanais.
L’avion d’EgyptAir, qui s’est écrasé en Méditerranée, au large de l’île grecque de Karpathos, entre Rhodes et la Crète, faisait la liaison Paris Le Caire. Il a disparu des écrans radars la nuit dernière, à 0 h 29 (3 h 29 locales), un quart d’heure avant l’heure d’atterrissage prévu. Les raisons ne sont pas encore établies, mais aucune hypothèse n’est écartée par la France et l’Égypte. Le parquet de Paris a ouvert une enquête et la cellule de crise du ministère français des Affaires étrangères a mis en place un numéro d’urgence : 01 43 17 55 95.
Deux pilotes expérimentés
À 02h37, l’avion, qui se trouve à près de quinze miles dans l’espace aérien égyptien, effectue un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds. Aucun message de détresse n’a été émis par le pilote et le copilote. Les deux hommes sont d’ailleurs expérimentés. En effet, le pilote cumule 6 275 heures de vol, dont 2 101 sur A320, tandis que son collègue a déjà volé 2 766 heures, d’après Europe 1.
"Si l’équipage n’a pas envoyé de message d’alerte, c’est que l’événement a été très, très brutal", avance, Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d’Enquêtes et Analyses (BEA) en France. "Un problème technique d’habitude, un incendie, un problème de panne moteur ne produisent pas l’accident instantanément et l’équipage a le temps de réagir. Là l’équipage n’a rien dit, n’a pas réagi, donc il s’agit très probablement d’un événement brutal et on peut penser effectivement à un attentat", ajoute-t-il sur Europe 1. Un signal de détresse, qui n’a pas été émis par l’équipage, mais par le dispositif de sécurité de l’avion, a été cependant capté à 4h26 heure de Paris.
Du côté des familles des passagers, l’attente n’est pas terminée. À l’aéroport du Caire, les proches des passagers sont isolés très tôt dans une salle. "J’ai quatre proches dans l’avion, on n’a aucune information. Le directeur adjoint d’EgyptAir nous a organisé une conférence pour nous dire qu’ils n’ont aucune information si ce n’est que l’avion a disparu", a affirmé un homme. En France, les familles des passagers ont également été accueillies à l’aéroport de Roissy Charles de Gaule.