Les dignitaires du monde musulman appellent à "une action commune et soutenue" contre le terrorisme en lançant cette fatwa contre Daesh qui prône une "vision erronée du djihad".
De l’Arabie saoudite au Maroc, de la Bosnie à l’Indonésie, les dignitaires musulmans continuent de lever la voix pour dénoncer la "barbarie" de Daesh. Le Conseil supérieur des oulémas du Maroc a émis un avis juridique pour criminaliser l’État islamique, qui a revendiqué ces attentats, et pour rappeler ce qu’est le "djihad légitime".
Le djihad est "du ressort exclusif du grand imam à qui l’islam a donné le droit exclusif de le proclamer, d’y appeler et de l’organiser", peut-on lire dans un communiqué des oulémas du Maroc relayé par les médias du royaume.
Le texte précise que l’islam ne permet à aucun groupe ou individu de proclamer le djihad de leur propre chef, soulignant que le "djihad légitime" se mène "contre soi-même à travers l’éducation, par la pensée, par l’écriture et par l’argent en faveur du bien et du développement socio-économique".
Tout ce que prône et met en œuvre Daesh n’a évidemment rien à voir avec cette vision du djihad. Les dignitaires musulmans affirment que le groupe extrémiste s’est rendu coupable de "terrorisme, d’agression, de terreur et de massacre d’âmes innocentes", actes formellement bannis par la religion islamique.
Le Conseil des oulémas cite en conclusion deux versets coraniques : "N’attaquez pas, Dieu n’aime pas ceux qui attaquent" et "Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’un délit, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité". Le Conseil se base sur ces deux versets pour justifier cette fatwa conte Daesh.
Ce n’est pas la première fois que des dignitaires musulmans lancent une fatwa contre Daesh. En septembre, un millier de dirigeants de mosquées et d’institutions musulmanes indiennes en avaient signé une, condamnant les actions de Daesh et dénonçant des actes "inhumains et non islamiques".