Toutes les provinces du Libéria, pays le plus frappé par l’épidémie, sont touchées par Ebola. La fièvre hémorragique s’est transmise aux Etats-Unis, une première contamination en dehors du continent africain.
La fièvre Ebola est au cœur de la préoccupation du monde entier. Anthony Banbury, chef de la nouvelle Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), a tenu une conférence de presse à Monrovia jeudi. L’épidémie actuelle est "la plus haute priorité pour la communauté internationale - pour le monde entier, et pas seulement l’ONU", a-t-il déclaré sur une information relayée par Libération. M. Banbury de rajouter que "la seule manière de mettre fin à cette crise est de ne plus avoir un seul cas d’Ebola, afin qu’il n’y ait plus de risque de transmission. (...) Quand cela sera fait, l’UNMEER rentrera à la maison". Ce dernier poursuit sa visite en Afrique de l’ouest et il se rendra en Sierra Leone ce vendredi, puis en Guinée dimanche.
Face à la situation d’urgence dans son pays, la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf avait sollicité de l’aide à M. Banbury pour freiner la propagation du virus dans les campagnes libériennes isolées, endroits où se réfugiaient des personnes contaminées ayant fui les zones urbaines. Ellen Johnson Sirleaf de préciser que "l’ensemble des 15 provinces signalent désormais des cas". Le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a révélé 3 338 morts sur 7 178 cas, dont plus de la moitié des victimes provient du Libéria. L’OMS conclut à une sous-estimation généralisée des nouveaux cas dans ce pays." D’après cet organisme international, "il manque encore quelque 1 500 lits au Liberia par rapport au nombre déjà disponible ou en voie de l’être, et 450 en Sierra Leone."
Par ailleurs, Médecins sans frontières (MSF), œuvrant sans répit dans la lutte, avec 3 000 personnels, dont quelque 250 internationaux, et près de 3 300 patients pris en charge, a reproché l’inadéquation de l’aide internationale. MSF appelle plus à des équipes médicales qu’à des fonds.
En outre, le gouvernement libérien a regretté qu’un de ses ressortissants ait transmis le virus aux Etats-Unis qui constitue la première contamination hors du continent, malgré "les mesures de dépistage draconiennes mises en place à l’aéroport international Roberts", près de Monrovia. Le ministre libérien de l’Information Lewis Brown a souligné qu’avec ce cas, "l’ensemble de la communauté internationale a intérêt à vaincre Ebola". Le patient, en provenance du Liberia et connu sous le nom de Thomas Eric Duncan, est arrivé à Dallas, au Texas le 20 septembre.
Il ne présentait aucun symptôme, le diagnostic n’a été révélé que tardivement et c’est à ce moment qu’il a été mis en quarantaine. Les autorités sanitaires texanes ont affirmé qu’ils suivaient de près plus de 100 personnes qui sont entrées en contact avec M. Duncan. Elles ont également déclaré que quatre membres de sa famille sont confinés chez eux, sans visite, jusqu’au 19 octobre, fin des 21 jours, période maximale d’incubation du virus. L’état du malade est "grave mais stationnaire", a dévoilé l’hôpital où il est soigné.
Un quatrième Américain infecté par le virus Ebola au Libéria sera rapatrié prochainement aux Etats-Unis. Ce dernier est un caméraman freelance de la chaîne américaine NBC News.