Selon le dernier bilan officiel, l’épidémie d’Ebola continue de progresser avec plus de 1 145 morts. Au Liberia, un lycée transformé en centre de quarantaine a été attaqué et des malades ont pris la fuite.
Les autorités libériennes, comme les ONG, avouent leur désarroi face à la situation dans le pays, a rapporté hier Le Figaro. Des hommes armés de gourdins ont attaqué et pillé un lycée de Monrovia transformé en centre de quarantaine dans la nuit de samedi à dimanche. Dix-sept malades ont pris la fuite, et des vols auraient été constatés, entre autres de la literie et des matelas tâchées de sang. Des sérieux risques d’infections se posent, d’après les autorités libériennes.
La mise en place du centre pour isoler les personnes suspectées de souffrir de la fièvre hémorragique qui se répand en Afrique de l’Ouest avait été contestée par les habitants du quartier de West Point. Le bidonville, où vivraient quelques 50 000 habitants, est considéré comme l’un des plus grands foyers de l’épidémie au Libéria. Les assaillants criaient des slogans hostiles à la présidente du pays et assuraient qu’il n’y avait "pas d’Ebola" au Liberia, d’après un témoin.
C’est le fait que le centre hébergeait des malades provenant d’autres quartiers qui auraient mis en colère les assaillants, selon un assistant du ministre libérien de la Santé. Vingt-neuf malades y étaient traités en attendant leur évacuation vers un hôpital. D’après George Williams, le secrétaire général des travailleurs de la santé au Liberia, tous avaient été testés positifs à Ebola : "Dix-sept ont fui lors de l’assaut. Neuf sont morts il y a quatre jours et trois autres ont été emmenés de force samedi par leurs parents" vers une destination inconnue, a-t-il ajouté. Ces dispersions des malades entraînent un risque de créer de nouveaux foyers épidémiques à Monrovia.
En Espagne, un patient suspecté d’être infecté par le virus a été placé en quarantaine à l’hôpital Saint-Jean d’Alicante, dans du pays. Le "cadre clinique et épidémiologique" du malade "pourrait correspondre à cette maladie", ont indiqué les autorités, qui ont précisé que les examens réalisés ne permettront d’apporter une certitude que la semaine prochaine, "peut-être lundi" selon l’hôpital. Deux autres cas suspects avaient déjà été répertoriés à Madrid en fin de semaine dernière.
Ailleurs dans le monde, les autorités de santé d’Abou Dhabi ont précisé dimanche qu’une femme nigériane de 35 ans est décédée alors qu’elle faisait escale lors d’un voyage à destination de l’Inde, avec des symptômes "correspondant à Ebola". Toutes les personnes ayant pu entrer en contact avec elle, notamment son époux et les médecins qui ont tenté de la réanimer, ont été isolées.
Au Nigeria, quelques 800 volontaires ont été formés pour apporter de l’aide face à la propagation du virus, tandis que le Kenya a fermé ses frontières aériennes aux voyageurs venus des pays touchées, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.