La ville de Kaduna, dans le nord du Nigéria, a été frappée par deux explosions meurtrières. Au moins 42 personnes ont été tuées.
Selon les informations relayées par Europe 1, deux attentats successifs visaient mercredi à Kaduna un dignitaire musulman très critique de Boko Haram et un ancien chef de l’État, déjà menacé plusieurs fois par le groupe islamiste. Au moins 25 personnes ont été tuées dans la première explosion et au moins 17 dans la seconde mais le bilan ne cesse de s’alourdir.
Les enquêtes menées par la police nigériane, a établi que la première explosion visait Dahiru Bauchi, un dignitaire religieux musulman respecté qui était dans la région. Lorsque la bombe a explosé, l’homme venait de terminer la fin des prêches lors du ramadan qui a réuni des milliers de participants. Il s’en est sorti indemne mais l’attaque a fait 25 morts et de nombreux blessés. Mais selon la Croix rouge, cette attaque aurait fait au moins 50 morts.
Peu de temps après, la cible apparente était l’ancien dirigeant militaire du pays, le général nigérian Muhammadu Buhari. Il s’en est également sorti indemne mais sa voiture a été endommagée et 17 autres personnes sont mortes. Ancien membre de la junte militaire qui a dirigé le Nigéria dans les années 80, il a été le principal opposant au président Goodluck Jonathan lors des élections de 2011.
Dans les rues d’Alkali, au centre-ville, où la bombe a explosé, des membres humains sont dispersés un peu partout et plusieurs voitures ont été endommagées, témoigne un journaliste de l’AFP. Bien que l’attentat n’ait pas été revendiqué, les habitants comme la police soupçonnent Boko-Haram qui a déjà attaqué de nombreuses villes dans la région. Ce groupe islamiste accuse les imams du nord du pays de se soumettre à la politique du président Goodluck Jonathan, chrétien et originaire du sud du pays.
Considérée comme la capitale politique du nord du Nigéria, Kaduna est toujours au centre des affrontements entre le nord (musulman) et le sud (chrétien). Alors que ces attentats avaient lieu, quatre pays des Etats riverains du lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) réunis à Niamey ont décidé la formation d’une "force armée multinationale" pour lutter contre la menace "de plus en plus grande" de Boko Haram. Ils vont chacun fournir 700 hommes pour tenter de lutter contre l’organisation terroriste.