Des membres présumés du Boko Haram ont enlevé entre 20 à 40 femmes près de Chibok (nord-est du Nigeria).
Les peuls, une ethnie majoritaire musulmane du nord-est nigérian, ont été la cible d’un enlèvement massif ce weekend, indiquent ce mardi des sources citées par Libération.
Selon Alhaji Tar, membre d’une milice d’auto-défense du village de Garkin, " des hommes armées sont arrivés un peu avant midi, et se sont emparés de 20 femmes et trois jeunes hommes qui surveillaient le village " pendant que les autres " étaient partis dans les champs pour faire paître leurs troupeaux ".
Un responsable local de l’Association d’éleveurs de troupeaux Miyetti Allah du Nigeria (Macban) avance de son côté un chiffre beaucoup plus effrayant.
D’après lui, " 40 jeunes mères avaient été visées et emportées dans des véhicules vers une destination inconnue " ce jour-là. Lui d’évoquer de nouvelles victimes rançonnées, un malheureux drame qui sévit fréquemment dans cette région où a également eu lieu le 14 avril dernier le rapt massif de 275 lycéennes.
" Ce n’est pas la première fois que des femmes sont enlevées dans cette région et sont relâchées uniquement quand nous payons la rançon en bétail aux ravisseurs ", assure ce responsable d’association. " Ils arrivent et font du porte-à-porte, faisant sortir les femmes et sélectionnant des femmes jeunes puis ils les emmènent dans leurs véhicules et réclament entre 30 et 40 vaches pour leur libération ", poursuit cette même source, affirmant que depuis ce récent rapt, les ravisseurs ne se sont toujours pas manifestés pour faire valoir leur rançon.
Par peur de représailles, les habitants se seraient abstenus d’aviser les autorités compétentes et auraient préférés négocier directement avec les ravisseurs qui sont suspectés d’appartenir au groupe islamiste de Boko Haram. Sous couvert d’anonymat, un responsable du gouvernement de l’Etat de Borno confirme d’ailleurs que les précédents enlèvements n’ont pas été communiqués aux responsables sécuritaires. Ces derniers ont été cependant informés de celui qui s’était produit samedi, souligne-t-il.
" C’est la première fois que nous entendons parler d’enlèvement de femmes peules et nous cherchons à établir les circonstances de cet enlèvement et décider des actions à entreprendre ", indique ce responsable au sein du gouvernement local.
Le site Libération de noter que les membres de cette communauté touchée par l’enlèvement sont majoritairement musulmans et qu’ils se trouvaient dans leur campement de Garkin lorsqu’ils se sont faits attaquer.