Un nouveau rapt attribué au Boko Haram a eu lieu dans le nord-est du Nigeria. Cette fois, 8 filles âgées de 12 à 15 ans ont été enlevées. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont fait part de leur indignation.
Des hommes armés sont descendus à Warabe, un village de l’Etat de Borno ( nord-est du Nigeria) où ils ont kidnappé des adolescentes. " Ils passaient de porte en porte à la recherche de filles (...) Ils ont pris de force huit filles âgées de 12 à 15 ans ", témoigne Abdullahi Sani, un des villageois.
Pour la population locale, ce nouveau rapt ne peut être que l’œuvre du Boko Haram dont le chef, Abubakar Shekau, a revendiqué lundi l’enlèvement massif de 276 lycéennes, survenu le 15 avril dernier.
" Depuis le début, nous imaginions ce qui pourrait arriver à nos filles aux mains de ces gens abominables. Aujourd’hui, Shekau a confirmé nos craintes ", a déclaré Lawal Zanna, mère de l’une des adolescentes qui sont toujours en captivité avec 220 autres lycéennes.
Plusieurs pays se sont exprimés mardi suite à cette vague d’enlèvements qui sévit dans le nord-est du Nigeria.
Ce drame " pourrait être l’événement qui aide à mobiliser la communauté internationale toute entière ", estime le président américain Barack Obama, qualifiant la situation de " révoltante ".
" Boko Haram est l’une des pires organisations terroristes au niveau local ou régional. [Ses membres] tuent sans pitié depuis des années et nous cherchions déjà à établir une plus grande coopération avec les Nigérians ", a-t-il indiqué mardi que la chaîne ABC.
Lors d’un entretien avec son homologue nigerian, Goodluck Jonathan, le dirigeant américain a réitéré l’aide qu’apporteront les Etats-Unis aux autorités locales afin d’activer la libération de ces adolescentes, notamment par l’envoi d’experts qui travailleront aux côtés des enquêteurs nigérians, rapporte Le Monde.
De son côté, William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, a dénoncé des actes "écœurants" tout en promettant " une aide concrète " au Nigeria sans préciser laquelle.
Al-Azhar, la plus haute autorité religieuse de l’islam sunnite, a aussi condamné les agissements du Boko Haram. S’en prendre à des jeunes filles est " totalement contraire aux enseignements de l’islam et à ses principes de tolérance ", s’insurge-t-elle, appelant le groupe islamiste à procéder à la libération immédiate de ces adolescentes dont les parents ont manifesté jeudi dans les rues.
L’endroit où le Boko Haram a placé leurs prises n’a toujours pas été identifié, provoquant l’indignation des parents des victimes. Alors que des dignitaires de Borno ont avancé que ces jeunes filles devaient se trouvaient sûrement dans des pays voisins comme le Cameroun ou le Tchad où elles seront vendues pour 8 euros à des militants de la secte, les autorités sur place ont assuré qu’aucun convoi suspect n’y a été aperçu dernièrement.
Pour Enoch Mark, père de l’une des captives, l’armée nigériane devra s’engager davantage dans les recherches. " Les membres de Boko Haram ne sont pas des esprits ou des créatures extra-terrestres qui ne peuvent pas être suivies et maîtrisées ", s’est-il indigné sur des propos relayés par Le Nouvel Observateur.