Il arrive à tout le monde de vivre des périodes difficiles allant de la joie à l’excitation, en passant par la tristesse ou la peur. Mais il arrive que pour certaines personnes, les changements d’humeur sont démesurés et vont bien au-delà de la normale pouvant devenir maniaques et dépressives.
Les troubles bipolaires sont aussi appelés « psychose maniaco-dépressive » qui font partie des troubles de l’humeur et se caractérisent par des changements dans le fonctionnement du cerveau. La durée des épisodes maniaques ou dépressifs varie de quelques semaines à plusieurs mois. Leur fréquence est également variable. Lorsque la personne n’est ni en phase maniaque, ni en phase dépressive, elle fonctionne normalement et se sent bien. Ces périodes « normales » peuvent durer plusieurs années.
Chaque malade a donc son propre cycle et l’on parle de troubles bipolaires à phase rapide lorsque les patients présentent au moins quatre cycles par an. Parfois, l’humeur peut changer tous les jours, ce qui rend la vie des patients très difficile. Aujourd’hui, on estime 3 à 4% le nombre de personnes touchées par la maladie. Les femmes sont autant touchées que les hommes. Les premiers symptômes se déclenchent généralement entre l’âge de 15 et 25 ans. Par contre, des symptômes plus graves apparaissent habituellement vers l’âge de 30ans.
Les causes des troubles bipolaires sont multiples : facteurs génétiques, environnementaux, biologiques ou psychologiques sont autant de pistes pour expliquer la maladie. Même si les chercheurs n’ont pas encore tout à fait compris ce trouble, ils constatent que la pathologie appartient au groupe de maladies héréditaires complexes. Mais un patient atteint de troubles bipolaires ne transmet pas de façon automatique sa pathologie à son enfant.
Le trouble bipolaire peut aussi être lié à une perturbation de la transmission de l’information au niveau des synapses. Les patients atteints de cette maladie sont très vulnérables aux événements stressants et heureux de la vie : perte d’un proche, déménagement, séparation, promotion, mariage ou naissance.
Comment savoir si l’on est maniaco-dépressif ? La dépression est caractérisée par une baisse de l’estime de soi avec une tendance à la dévalorisation et la culpabilité, une grande tristesse qui s’accompagne souvent de pensées morbides ou suicidaires. Une perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités habituelles, une baisse de la libido, une perte de poids par diminution de l’alimentation, une insomnie avec une grande fatigue, un ralentissement de l’activité physique avec difficultés de concentration.
Par ailleurs, la manie est aussi l’un des symptômes des troubles bipolaires. Elle est caractérisée par une énergie débordante et un bonheur intense ou une irritabilité excessive. Les personnes « maniaques » ont une réduction importante du sommeil sans aucune fatigue, une accélération du psychique, leurs pensées vont trop vite et elles passent sans cesse du coq à l’âne dans un débit verbal augmenté. Elles présentent également un comportement provocateur, voire agressif.
Avec un traitement approprié, les patients peuvent vivre une vie satisfaisante et fonctionnent bien à la maison et au travail. Dans le cas d’une dépression, le médecin prescrira des antidépresseurs pour aider le sujet à se redynamiser. En cas de manie, les neuroleptiques (des médicaments qui agissent sur le psychisme) aideront à le « freiner ».
Les traitements incluent généralement de la psychothérapie dans le but de développer des stratégies d’adaptation ou prévenir les épisodes de manie en régulant le sommeil, l’alimentation et la pratique d’activités physiques.
La prévention des rechutes passe par un mode de vie sain, mais aussi en parlant avec d’autres malades afin de rencontrer d’autres personnes atteintes de la même maladie.