Les filtres à UV contenus dans les crèmes solaires perturbent l’activité des spermatozoïdes, selon une étude danoise.
Les crèmes solaires peuvent-elles nuire à la fertilité des hommes ? A en croire les résultats d’une étude, certains produits chimiques contenus dans ces lotions pourraient être nocifs pour la fertilité des hommes. Les résultats de cette étude ont été présentés le mois dernier lors de la réunion annuelle de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie.
L’étude a été menée par des chercheurs de l’Université de Copenhague. Ils ont testé l’action de 29 des 31 filtres UV actuellement autorisés aux Etats-Unis mais également présents dans les produits vendus dans l’Union Européenne. Les scientifiques ont décidé de placer des spermatozoïdes issus de donneurs sains dans une solution semblable à celle présente dans les trompes de Fallope. Ils ont ensuite observé l’effet des filtres sur les cellules.
Résultat : pas moins de 13 (45%) des 29 filtres UV testés induits ont interféré avec la fonction cellulaire normale du sperme. En outre, 9 de ces 13 filtres UV semblent imiter l’effet de la progestérone. Selon les chercheurs, les écrans solaires sont des perturbateurs endocriniens. Ils peuvent interférer avec le fonctionnement normal de spermatozoïdes, notamment de leur mobilité.
Les auteurs de l’étude appellent la communauté scientifique à entreprendre des travaux pour mieux appréhender la toxicité de ces substances qui altèrent la fertilité masculine. Ils suggèrent aux agences de réglementation d’être plus attentives aux effets indésirables de ces filtres à UV avant d’autoriser la mise sur le marché d’une crème solaire, ou de tout autre produit contenant ce type d’ingrédient.
Une étude antérieure réalisée aux Etats-Unis entre 2003 et 2004 avait montré que 97,8% des urines provenant de 2 517 hommes contenaient de la benzophénone, une molécule protégeant des UV et utilisée dans des filtres solaires. Les produits incriminés ne sont donc pas les crèmes qui agissent par réflexion mais celles qui pénètrent profondément dans la peau, et donc dans le sang.