La bataille judiciaire autour de l’héritage du rockeur français décédé va ouvrir son premier acte à partir de ce jeudi après-midi. Outre les divergences financières, le sort de l’album posthume de Johnny Hallyday se décidera devant les juges.
Dans l’affaire de l’héritage de Johnny Hallyday, deux clans bien connus des médias vont s’affronter devant le tribunal de Nanterre. D’un côté, il y a la veuve du rockeur français Laeticia Hallyday, à qui ce dernier aurait confié l’ensemble de son héritage tant financier qu’artistique. De l’autre côté, il y a les enfants du chanteur décédé, Laura Smet et David Hallyday, qui s’estiment déshérités. Dans l’après-midi de ce jeudi 15 mars 2018, les deux parties vont se confronter lors d’une audience en référé à la demande des aînés de Johnny Hallyday.
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David Hallyday et Laura Smet réclameraient un droit de regard sur l’album posthume de leur père, ainsi que le gel de son patrimoine, en attendant de trancher de la validité du testament. Le testament laissé par Johnny Hallyday, et qui concède toutes les faveurs à Laeticia Hallyday, a été rédigé selon les termes de la loi américaine. Une opposition à la loi française qui veut que les enfants du chanteur soient les premiers bénéficiaires de cet héritage. Ni Laeticia Hallyday, qui est retournée à Los Angeles, ni Laura Smet, ne seront présentes lors de cette audience.
Avant sa mort, Johnny Hallyday aurait travaillé à un 51e album studio composé de 10 chansons. "Johnny Hallyday avait fait écouter avec fierté le 4 octobre dernier les premiers enregistrements bruts de quelques titres de l’album à sa fille Laura", selon les avocats des aînés de l’artiste. Comme Laeticia Hallyday est la directrice artistique de ce projet, ce sera elle qui décidera de la date de sortie de l’album, un point qui met en désaccord les aînés de Johnny Hallyday.
Par cette audience en référé, Laura Smet et David Hallyday veulent se prononcer sur le projet d’album d’enregistrement posthume de leur père. "Ils veulent savoir si c’est conforme au droit moral du défunt. Pour savoir si c’est conforme au droit moral, ils veulent se faire communiquer la bande mère, le fichier original, le packaging, tout", révèle maître Isabelle Wekstein, avocate spécialisée en patrimoine artistique.
Outre ce droit de regard, les aînés de Johnny Hallyday demandent également des "mesures conservatoires" sur tout le patrimoine du Taulier. Cette décision survient après que Laeticia Hallyday a mis en vente la résidence située à Marnes-la-Coquette. Laura Smet et David Hallyday ont déclaré que cette transaction a été une décision unilatérale. En raison de cela, ils demandent aux juges du tribunal de Nanterre de placer sous séquestre tous les revenus financiers provenant des biens immobiliers suivants : les villas à Los Angeles, Saint-Barthélemy et Marnes-la-Coquette, près de Paris. Ils demandent notamment "la mise sous séquestre" des "redevances perçues au titre des droits d’auteur" de Johnny Hallyday. Au total, 1 160 œuvres de l’interprète de ’Je te promets’ sont concernées.
Dans la foulée, Laeticia Hallyday n’a pas manqué d’exprimer son écœurement quant à la grande médiatisation "autour de la succession de son époux". Toutefois, la veuve du rockeur français se veut sereine quant à l’issue de toute cette affaire. D’après ses dires dans un communiqué, elle "n’aura de cesse de consacrer toute son énergie à faire respecter le travail et la mémoire de son mari, selon sa volonté et en conformité avec l’esprit de son œuvre inestimable." Privilégiant le silence, la mère de Jade et Joy a disparu des réseaux sociaux, dont elle était pourtant une grande adepte.
Si le président du tribunal de Nanterre accède à cette demande, Laura Smet et David Hallyday obtiendront que toutes les actions relatives aux biens artistiques et immobiliers du Taulier soient gelées. Ce gel sera valable jusqu’à ce que la justice tranche de la validité du testament américain de leur père. L’examen du document risque de prendre du temps sachant que cette première audience en référé est le début d’une longue série qui devrait prendre plusieurs années avant de déboucher sur un verdict satisfaisant.
Source : Europe 1, Voici