Après un long procès qui a duré huit mois, la sentence est tombée pour Pistorius. L’athlète sud-africain a été condamné à cinq ans de prison pour le meurtre de sa petite amie, Reeva Steenkamp, en février 2013.
Le champion paralympique a été conduit immédiatement en prison à la fin de l’audience, raconte le site huffingtonpost.ca aujourd’hui. L’accusé "est condamné à une peine maximum de cinq ans de prison", a déclaré la juge Thokozile Masipa, qui le mois dernier avait reconnu Oscar Pistorius coupable d’homicide involontaire pour avoir tué son amie de quatre balles, la nuit de la Saint-Valentin 2013.
La sentence a satisfait la famille de la victime : "Oui, je suis très content", a déclaré Barry Steenkamp, le père de Reeva, alors que l’avocat de la famille précisait : "Ils pensent que c’est correct, ils sont satisfaits de la sentence".
"J’espère que cette sentence permettra une sorte de conclusion pour la famille (Steenkamp), et qu’elle leur permettra d’avancer dans leur vie", avait dit la juge avant de prononcer la peine. Elle a pris en compte tous les éléments, la gravité de la faute, mais également la personnalité et le handicap de l’accusé dans sa décision.
"Une peine non carcérale enverrait un mauvais message à la société, mais par ailleurs, une longue peine d’incarcération ne serait pas appropriée non plus", a-t-elle dit. L’accusation n’avait pas réussi à prouver l’accusation d’homicide, selon elle, mais elle a mis en exergue la gravité des faits : "Il savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu’il n’y avait aucun moyen de s’échapper pour la personne derrière la porte", a-t-elle dit. Pistorius a tiré les quatre coups de feux fatals à travers la porte fermée des toilettes de sa maison, et a toujours soutenu avoir pensé tirer sur un cambrioleur.
Les arguments de la défense sur la vulnérabilité de l’accusé et sur l’impossibilité d’emprisonner un homme amputé des deux jambes ont été clairement rejetés par Mme Masipa. "Je me suis sentie mal à l’aise", a-t-elle dit, "en voyant défiler les témoins qui mettaient l’accent sur la vulnérabilité de l’accusé qui a également d’excellentes capacités d’adaptation".
Les prisons d’Afrique du Sud, a-t-elle dit, sont en mesure de recevoir "un double amputé qui a besoin de soins psychologiques". Elle a balayé le témoignage d’une experte citée par la défense Annette Vergeer, venue décrire les conditions déplorables des prisons. Un témoignage "vague, dépassé, mal informé, fait de généralisations et avec un a priori négatif sur les prisons de notre pays (...) a eu un impact négatif sur sa crédibilité", a dit la magistrate.
La juge a cependant accepté comme circonstances atténuantes le comportement de Pistorius juste après le drame, lorsqu’il a tenté de ranimer Reeva Steenkamp et s’est montré abattu par ce qui venait de se passer.