Le président de la République n’a rien abandonné de ses habitudes du temps où il n’était que dirigeant du PS. Envoyer une petite blague ou donner son arbitrage, François Hollande est resté fidèle au texto.
Que ce soit pour échapper aux lourdeurs protocolaires de l’Elysée ou pour préserver le maximum de liberté, François Hollande a trouvé le moyen sûr, rapide et efficace de communiquer : le texto. D’après Le Monde, le président de la République est un "accro des messages courts", une habitude datant de l’époque où il était dirigeant du parti socialiste.
Libération a également remarqué que François Hollande profite bien des parenthèses libres de son emploi du temps pour pianoter sur son smartphone ou envoyer un SMS à un journaliste ou à un député. Il a par exemple envoyé "Mais souriez vous êtes tendus" aux ministres pendant qu’ils écoutaient le discours de politique générale de Manuel Valls, alors fraîchement nommé premier ministre.
Le chef de l’Etat a aussi organisé une interview au Journal du dimanche, en mai, sans même que le directeur de la communication de la présidence n’ait été informé. Il a tout simplement envoyé un SMS à un journaliste du JDD dans lequel il annonçait « retournement économique arrive ». La pratique a pris de court plus d’un, à l’Elysée comme au gouvernement.
Selon toujours Libération, il peut lui arriver de trancher sur un dossier en direct avec un ministre sans que son collaborateur suivant le dossier n’en soit informé.
Les textos sont aussi un moyen pour lui de maintenir un lien direct avec un certain nombre de personnes qu’il n’a plus le temps de voir. Le Parisien rapporte que le chef d’Etat se plaint régulièrement de la solitude qui va avec le pouvoir. "C’est une chose que j’avais sous-estimée, l’isolement dans lequel on peut être. Je n’avais pas anticipé que je ne pourrais plus vous voir", regrettait-il en s’adressant à des amis socialistes à l’occasion d’un dîner récent.
C’est la raison pour laquelle le président de la République a refusé de rendre son téléphone personnel, un portable dont le numéro est connu de "tout le Paris" politico-médiatique. "Pas question pour lui de jeter les contacts amassés en trente ans de vie politique", souligne Libération. Il dispose en revanche d’un autre appareil dont les communications sont cryptées.
En 2013, une réunion de crise s’est même tenue à l’Elysée pour réfléchir aux conséquences de ces habitudes présidentielles. Les conseillers se sont arrachés les cheveux pour finalement laisser les choses en l’état.