Un couple sur six consulte un médecin pour des difficultés à concevoir un enfant. Les causes peuvent être purement féminines, masculines ou mixtes et très souvent inexpliquées. Quel effet cela a-t-il sur la vie sexuelle du couple ?
Lorsque l’enfant tant espéré tarde à venir, les câlins sous la couette perdent souvent de leur spontanéité et de leur légèreté. A plus forte raison lorsque le couple se lance dans un parcours de procréation assistée médicalement. Séries d’examen, stimulation ovarienne, délai d’abstinence imposé (pour augmenter le nombre de spermatozoïdes) et rapports programmés sont les quotidiens du couple. Une véritable épreuve qui risque de nuire la libido.
Généralement, celui par qui survient l’infertilité s’en veut d’imposer cette difficulté à son conjoint et ce dernier a du mal à trouver la bonne attitude : s’il partage inquiétude et tristesse, il accroît le sentiment de culpabilité ; s’il se montre plus distant, il donne l’impression de s’en moquer. Au fur et à mesure que les mois passent, le doute s’installe, parfois jusqu’à remettre en question le choix du partenaire. La déception se fait également de plus en plus amère et le désir de grossesse de plus en plus obsessionnel.
De nombreuses femmes le reconnaissent : le mal d’enfant devient tellement puissant que les rapports finissent par perdre tout aspect sensuel, se réduisant à une activité utilitaire. Evidemment, cette situation rebute souvent leur partenaire. Sans compter que beaucoup d’hommes ont le sentiment d’être exclus de la relation médecin-patiente et considérés comme de simples « donneurs de sperme ». La spontanéité de l’acte amoureux finit par pâtir dans ce contexte et la libido diminue. Bref, plus l’infertilité dure, plus elle est lourde de conséquences sur le désir car la sensualité n’est plus.
Pour dépasser ces difficultés, il faut évidemment que le couple soit solide à la base. L’infertilité de l’un ne doit pas être une source de reproches, mais un combat que le couple mène ensemble, en n’hésitant pas à communiquer ses sentiments. L’épreuve peut alors consolider les liens existants.
En outre, il faut veiller à ce que l’attente d’un enfant ne nuise pas à la relation de couple. Ne faites pas l’amour juste pour concevoir un enfant : faites-le avant tout pour votre couple et pour le plaisir. Il est également très important de rester uni et de tout faire pour conserver une sexualité qui laisse place à la sensualité.
Accordez vous des moments de pause : soirées au restaurant en amoureux, escapades romantiques durant lesquels vous faites le vide et oubliez tous les traitements. Parfois, il faut parvenir à se résigner. Cela permet d’évacuer le stress, de recréer une harmonie sexuelle et c’est alors que, plus souvent qu’on ne le pense, l’enfant arrive. Tout rentre alors dans l’ordre du point de vue sexuel.
Dans tous les cas, ne faites pas de votre sexualité un sujet tabou. Parlez-en avec votre partenaire. S’il le faut, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un psychothérapeute.