Geely, BYD, ou encore XPeng, ces automobiles chinois convoitent les acheteurs européens et gagnent de plus en plus de parts de marché. Face aux prix très compétitifs de ces voitures, Didier Reynders, Commissaire européen à la Justice et à la concurrence soupçonne une éventuelle concurrence déloyale et en parle dans un entretien sur BFM Business.
Même si les constructeurs automobiles chinois sont loin d’avoir conquis le marché européen, ils détenaient 2,5 % de part de marché durant le premier semestre 2023, soit une progression de 0,5 % par rapport à l’année 2022. Avec des prix défiant toute concurrence et un fort progrès au niveau de la qualité, les acheteurs européens commencent à être séduits par ces voitures chinoises.
Les prix de ces automobiles chinois demeurent un mystère pour le Commissaire européen à la Justice et à la concurrence, Didier Reynders, qui a parlé de « prix dont on ne comprend pas très bien comment ils peuvent être composés » sur BFM Business.
La Commission européenne a réuni un certain nombre de preuves des subventions masquées de l’État chinois à son secteur automobile. Didier Reynders a affirmé sur BFM Business que la Commission européenne a « une assez bonne idée du marché [chinois, NDLR] », notamment grâce à la présence de grands groupes automobiles sur place.
Bruxelles dit donc détenir des indices qui prouvent que l’État chinois accorde des crédits à taux préférentiels aux constructeurs automobiles à travers ses banques publiques. En plus de cela, ils bénéficieraient aussi d’avantages fiscaux comme des exonérations d’impôts, des remises de taxes à l’importation et à l’exportation. Des matières premières bon marché seraient également fournies par l’État pour alléger les coûts de production de ces voitures chinoises. L’État chinois mettrait donc les mains à la pâte de la production à la vente.
L’enquête est prévue durer 13 mois, mais n’empêche pas l’adoption de mesures provisoires pour garantir la protection de l’économie européenne. Pour l’instant, la mesure à disposition de la commission reste l’augmentation des droits de douane, fixés actuellement à 10 %.