L’Assemblée Nationale a examiné hier le projet de loi abolissant la prostitution, un texte qui prévoit de sanctionner davantage les clients. A la Réunion, où la prostitution est aussi une réalité, on suit de près ces débats. Une prostituée a accepté de livrer son témoignage à la radio Antenne Réunion.
Le plus vieux métier du monde bientôt aboli ? C’est en tout cas ce que prévoit un projet de loi examiné mardi 6 décembre à l’Assemblée Nationale. Pour les députés qui défendent ce texte, il s’agit de "combattre les idées reçues" qui tendent à présenter la prostitution comme une fatalité.
Le projet de loi prévoit notamment de renforcer les sanctions à l’encontre des clients en inscrivant cette pénalisation dans le code pénal. On dénombre en France 20 000 prostituées mais ce chiffre n’est qu’une estimation, tant cette activité est entrée dans la clandestinité au fil de ces dernières années. Interrogée pour Antenne Réunion, une prostituée confiait son sentiment ce mercredi.
Cristal* explique qu’elle ne considère pas la prostitution comme un métier mais comme un moyen de survivre . Pour la quadragénaire, il s’agit "non pas d’un vol mais d’un accord avec les clients".
Si les défenseurs de la prostitution ont coutume d’axer leur discours sur la liberté des femmes de disposer de leur corps, les associations de défense des droits de la femme rappellent que pour de nombreuses travailleuses du sexe, il s’agit d’une solution d’urgence, qu’elles n’ont pas le choix. Cristal* se trouve dans ce cas. La prostituée assure qu’elle vend son corps uniquement par besoin d’argent et qu’elle aimerait sortir de ce cercle, trouver un travail.
Concernant le projet de loi visant l’abolition de la prostitution, Cristal* s’interroge sur la faisabilité de ce projet. Elle rappelle que parmi ses clients figurent aussi des représentants de l’autorité publique, ce qui pose la question de l’application d’une telle loi.
*Cristal : nom d’emprunt