Suite au suicide d’un surveillant pénitentiaire d’origine réunionnais, Thierry Robert a décidé de se rendre dans l’enceinte de la prison de Fleury-Mérogis. Huguette Bello et Jean-Hugues Ratenon ont également interpellé le gouvernement sur les conditions de travail en milieu carcéral.
Le député réunionnais est allé à la rencontre des syndicats et surveillants de l’établissement pénitentiaire suite au suicide d’un gardien réunionnais.
Conditions de travail, sous-effectifs (...). Le malaise ne cesse se s’aggraver dans les maisons d’arrêts parisiennes où les Ultra-marins représentent la majorité des effectifs du personnel.
Cette visite, Thierry Robert l’avait promis aux syndicats. L’actualité a précipité cette présence aujourd’hui. Surpopulation carcérale et effectif du personnel en déclin, conditions de travail dégradées, c’est un vrai signal d’alarme que tirent les syndicats.
"Comment pouvez-vous expliquer que sur un tel établissement il n’y ait pas un un CHSCT depuis 2016. C’est une instance obligatoire pour évaluer les risques psycho-sociaux, les différentes difficultés des personnels. Ces instances n’ont pas eu lieu. C’est un total mépris vis-à-vis du personnel pénitentiaire de fermer les yeux", dénonce Cédric Boyer, vice-président du Comité Outre-mer FO Pénitentiaire.
Au détour d’un couloir, c’est un gardien réunionnais en colère que Thierry Robert croise. "Mi vient de Saint-André, mi veut rentrer chez moin."
A Fleury-Mérogis, 60 % du personnel est Ultra-marin. La problématique de l’éloignement ne fait qu’aggraver la situation. Et le demandes de retour sur l’île tardent de plus en plus. "Moi ça fait 15 ans et après ça te pousse à bout. Comme je disais à ma patronne pas plus tard que hier encore, j’en ai jusque-là, j’en ai plus que marre, je suis à bout."
La direction de l’établissement n’a pas souhaité s’exprimer devant la caméra. Mais elle avoue au député, même si tous les moyens sont mis en oeuvre de leur côté, le risque zéro n’existe pas.
Thierry Robert souhaite maintenant interpeller les pouvoirs politiques face à cette crise. "Il y a le ministre de la Justice qu’il faut que j’alerte sur un certain nombre de dysfonctionnements, et le Premier ministre sur la nécessité absolue de mettre en place des moyens pour inciter les Ultra-marins à venir apporter leur contribution à la France, ici dans les prisons parisiennes."
Une enquête judiciaire est ouverte après le suicide du surveillant réunionnais surnommé "Yeux verts" à Fleury-Mérogis. Les syndicats eux demandent l’ouverture d’une enquête administrative pour défaillance dans le milieu carcéral.