Mayotte est à bout de souffle. Après plus de six semaines de conflit, l’économie mahoraise est particulièrement touchée. Stations-service, tourisme... Tous font les frais de ce mouvement de contestation de la population.
Cela fait près de six semaines que Mayotte est paralysée. La population mahoraise proteste contre l’insécurité et l’immigration dans leur département.
Les Mahorais doivent se montrer patients pour réussir à faire le plein. "On attend depuis deux heures de temps", déclarent deux hommes ayant fait la route pour trouver une station ouverte, après avoir trouvé porte close dans une précédente station.
Par arrêté préfectoral, l’approvisionnement par habitant est limité à 20 litres par personne. Plusieurs stations sont à sec ou réquisitionnées pour les secours et forces de l’ordre.
Le seul port commercial de l’île est totalement bloqué. L’économie ne circule plus. "Où va-t-on trouver du pain, du lait, de l’eau...", déclare Bruno Garcia, propriétaire d’un hôtel à Mamoudzou. Il rajoute : "On va avoir de gros soucis au niveau du tourisme du fait que l’image de Mayotte a été écornée".
"C’est à nous d’être solidaires avec les entreprises pour trouver des solutions", déclare Alexandre Kesteloot, directeur du pôle entreprise à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte. Ce combat concerne l’ensemble de la population.
La population mahoraise a décidé de poursuivre sa grève tant que le gouvernement ne répondra pas à leurs attentes pour lutter contre l’insécurité et l’immigration. Les barrages resteront en place. "C’est la décision qu’on a pris", explique une manifestante.
Un délégué nommé par le gouvernement devrait arrivé demain dans le département. Il sera chargé de réfléchir à de nouvelles mesures pour Mayotte.