Le Parc National et la SEOR organisent un séminaire sur la lutte contre le rat. Objectif : présenter les mesures mises en oeuvre à la Roche Ecrite pour lutter contre le rongeur, principal prédateur du tuit-tuit.
80 professionnels réunis durant trois jours pour participer à un séminaire sur la lutte contre le rat à grande échelle. L’objectif est de sauver de la disparition les 33 tuit-tuit (aussi appelés chenilleurs). Depuis les années 2000, le rat noir est identifié comme le plus grand prédateur pour le tuit-tuit et l’ensemble des oiseaux forestiers comme le papangue.
A l’initiative du Parc National et de la Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion (SEOR), les acteurs locaux de l’environnement et des experts de différents territoires (Maurice, Seychelles, Nouvelle Zélande,...) sont donc réunis pour débattre des méthodes de lutte contre le rongeur.
L’enjeu environnemental est important. Et pour cause, les rats mangent les oeufs du tuit-tuit, oiseau endémique de La Réunion. Une espèce présente uniquement dans le secteur de la Roche écrite, sur les hauteurs de Saint-Denis et dont la survie est aujourd’hui menacée.
A l’heure actuelle, dans les secteurs de la forêt qui n’ont pas été dératisés, on dénombre entre quarante et soixante rats pour un hectare. En comparaison, dans les îles voisines, la moyenne se situe entre quatre-vingt et cent hectares.
Plusieurs techniques ont été expérimentées dans le secteur de la Roche Ecrite, là où nichent les tuit-tuit : la disposition de postes d’appâtage tous les 30 mètres dans la zone à dératiser. Ces postes blancs contiennent du raticide. Autre système mis en place : l’installation de pièges à rats dans la forêt.
Interrogé pour Antenne Réunion, Damien Fouillot, chargé de mission tuit-tuit pour la SEOR, indique que ces deux dispositifs innovants ont été mis en oeuvre sur une zone de 650 hectares et ils ont fait leurs preuves. L’ensemble des 19 oeufs de tuit-tuit recensés par les agents du Parc National et de la SEOR ont éclos, ce qui atteste de l’efficacité des moyens employés pour permettre la lutte contre les rats.
Avant la mise en place de ce dispositif, entre un et trois nids donnaient des poussins à l’envol. La moyenne varie désormais entre huit et dix poussins à l’envol.
Cette action s’inscrit dans le programme européen Life + CAP DOM de sauvegarde des oiseaux d’Outre-Mer . Un programme co-piloté par la Région. Le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 septembre prochain.
Dans le monde, plus de 280 opérations par hélicoptère ont été effectuées dans le cadre de la lutte contre le rat. A La Réunion, ce dispositif pourrait être mis en place prochainement. L’avantage du moyen aérien : il permet d’atteindre les zones les plus escarpées. L’impact sur la qualité de l’eau et les populations environnantes doit pour cela être étudié.