Les festivités dans le cadre du nouvel an tamoul se poursuivent un peu partout dans l’île. Zoom sur le Jako, personnage mythique qui danse pour chasser les mauvais esprits.
Le Jako était un personnage jadis populaire à La Réunion, ses mythes et ses performances ont suivi des générations de Réunionnais. A l’occasion du nouvel an tamoul, il effectue sa danse traditionnelle pour porter chance. Au Parc du Colosse à Saint-André, un village indien a été mis sur pied dans le cadre des festivités du nouvel an tamoul. Le Jako quant à lui se prépare à danser pour les fidèles demain.
Le Jako, représente Hanuman, le chef de l’armée des singes. C’est aussi un personnage important du Râmayan (une épopée relatant l’histoire de Rama et selon laquelle Hanumâm aurait délivré Sita). Les danseurs sont soit des personnes qui ont fait la promesse de danser pour la divinité, soit qui avaient reçu le don lui permettant de danser. Pour la préparation de sa représentation, le Jako doit observer une période de carême et doit se recueillir une grande partie de son temps.
Traditionnellement, le jour de la prestation, le Jako s’habille d’un langouti (vêtement d’origine indienne composé d’une étoffe attachée à la taille). Il recouvre son corps de peintures multicolores, il se muni d’une chaîne ainsi que d’une queue en tissus tressés attachée à la taille pour se rapprocher de l’image d’Hanuman, le dieu singe. Puis il cachait ses cheveux sous un morceau de tissu rouge.
Quand il a revêtu ces habits de circonstance, le Jako se recueille devant un padon (image) d’Hanuman et il procède à une cérémonie devant le Kodimaram (poteau pavillon) de Nargoulan. Il fait monter le pavillon en citant quelques mots de prières après avoir appliqué l’empreinte de sa main avec du safran mélangé avec de l’eau. Au fur et à mesure que le pavillon monte, au son des tambours traditionnels malblars, le Jako commence à esquisser quelques pas de danse.
Sur le passage du Jako, les fidèles ont pour habitude de déposer des pièces sur une feuille de bétel. Le danseur ne doit pas prendre de l’argent avec les mains. Il doit le faire avec sa bouche. Le Jako tourne autour de l’offrande, courbe la tête en arrière et la récupère à l’aide de sa bouche.
Arrivée à la croisée des chemins, un verre de rhum est aussi déposé sur une feuille de bétel. Là aussi le Jako doit le récupérer de la même façon et le boire dans cette position. Selon la tradition, en buvant ce petit verre de rhum, il conjure le mauvais sort.
Le Jako se plie à ces rites pour effectuer sa danse traditionnelle. Cette tradition très populaire au temps jadis, reste ancrée dans la mémoire de nombreux réunionnais.