Comme prévu, le tribunal de commerce de Saint-Denis a rendu sa décision ce mercredi concernant le groupe Caillé. Suite à l’audience de plusieurs heures hier, les juges ont décidé de valider le plan de sauvegarde. Près de 2000 emplois, représentant tout un pan de l’économie locale, sont désormais sauvés. Du côté de la direction comme des salariés, le soulagement est immense. Le plan, qui sera mis en application à partir du 30 septembre 2012, prévoit le remboursement de 221,6 millions d’euros de dettes sur 10 ans.
"Ce n’est que la première étape, le vrai travail commence seulement maintenant", a déclaré, réaliste, Philippe Lauthier, le nouveau patron du groupe Caillé à sa sortie du tribunal de commerce. "Je n’ai jamais cessé de croire au groupe Caillé et j’ai été touché par l’esprit d’équipe", a t-il ajouté.
En début d’après-midi, le tribunal de commerce de Saint-Denis a statué sur le cas du groupe Caillé. Le plan de sauvegarde prévu sur 10 ans, a été accepté. 43 % des créanciers se sont déclarés en faveur du plan de sauvegarde et 17% d’entre eux ne se sont pas prononcés, ce qui équivaut à un accord de principe.
Une décision de justice synonyme de la préservation de plus de 2 000 emplois sur l’île notamment dans les secteurs de l’automobile et de la moto. Mis en application à partir du 30 septembre 2012, ce plan de sauvegarde est articulé en trois axes : la reconstitution des capitaux du groupe, l’interdiction de transférer le capital aux actionnaires pendant toute la durée du plan et le remboursement des créanciers. Les dettes du groupe sont estimées à 221 millions d’euros qui devront être remboursés sur une période de 10 ans, avec un échelonnement des créances au fil des années (7%, 5%, 10% et 23% les deux dernières années).
La ligne directrice du plan de sauvegarde reste le maintien de l’emploi. Dans les entreprises en redressement, ainsi que dans celles qui seront rachetées, l’objectif est de garder les milliers de salariés travaillant au sein du groupe. En revanche, les 23 employés de l’entreprise Caillé Distribution (Cadis) perdent leur travail, la société de vente de pièces détachées étant placée en liquidation judiciaire.
François Caillé, actionnaire principal du groupe, ému aux larmes hier à la sortie du tribunal, affichait un grand sourire cet après-midi. La pression est retombée à l’annonce de la décision du tribunal. Affirmant qu’il mettrait tout en oeuvre pour le remboursement soit effectué le plus rapidement possible, François Caillé s’est dit confiant pour l’avenir et touché par le soutien de ses employés. "J’ai beaucoup souffert ces derniers 18 mois, maintenant on va pouvoir relever la tête", a t-il déclaré.
Trois administrateurs judiciaires, chargés de représenter les créanciers, joueront pendant toute la durée du plan un rôle de conseil auprès du groupe, afin de s’assurer de la bonne mise en place du plan.