L’Assemblée Nationale a voté une baisse drastique des logements accessibles aux personnes handicapées. Une décision qui affecte de nombreuses familles qui n’arrivent pas à trouver un logement adapté.
Pour les associations et les proches de personnes en situation de handicap, l’adoption de cette loi est une "grave régression sociale". À La Réunion, de nombreuses familles sont en attente d’un logement adapté et n’y parviennent pas.
Cela fait plusieurs années que Josian a été victime d’un AVC. L’homme garde aujourd’hui de nombreuses séquelles. Sa compagne, Christine démarche les agences afin d’obtenir un logement adapté au handicap de son mari, en vain. "Na fait une demande de logement depuis 3 ans vu la situation de Josian, mais sans réponse."
Résidents d’un petit 25m2, les lieux ne sont absolument pas adaptés. "La salle de bain est trop petite et on ne peut même pas mettre un lit médicalisé dans l’appartement", explique Catherine. La femme est même résignée à l’idée de trouver un logement.
"Une régression sociale"
Pour Erick Fontaine, la mesure votée par l’Assemblée Nationale est synonyme de "démesure", alors que le président Emmanuel Macron annonce cela comme étant une bonne chose.
D’un ton ironique, l’administrateur de la CNL se demande pourquoi ne pas "réduire aussi les trottoirs accessibles aux handicapés".
"À La Réunion il y a un double problème", signifie Erick Fontaine, "C’est que vous avez les personnes porteuses de handicap et les personnes âgées".
Tous les ans, près de 600 personnes font une demande de logement adapté, un chiffre relativement important. "Aujourd’hui, quand je vois que les logements vont être modifiables, je me demande ironiquement si on va pouvoir découper les cloisons au ciseau pour agrandir les pièces".
Selon Jean-Bernard Siriex, le président de la Fédération Réunionnaise du BTP, la mesure adoptée est bien accueillie. "6% de la population moyenne est handicapée, ce que nous voulions c’est avoir un texte qui puisse correspondre à ce chiffre car aujourd’hui le coût de construction d’un logement pour personne en situation de handicap est en hausse de 11%".
Erick Fontaine n’est pas d’accord avec ce ressenti. Pour lui, les constructeurs inventent des contraintes.