Une grève est annoncée demain à La Possession. Vanessa Miranville fait le choix de s’adresser directement aux administrés, aux parents d’élèves et aux parents d’enfants fréquentant les crèches de la Ville. En tant que maire de La Possession, elle estime que "le droit à la grève ne doit pas être ainsi vulgarisé".
Voici en intégralité la lettre du Maire de La Possession adressée aux administrés, aux parents d’élèves et aux parents d’enfants fréquentant les crèches :
"Chers administré(e)s,
Mesdames et messieurs les parents d’élèves ou d’enfants fréquentant nos crèches. J’ai l’honneur de m’adresser à vous avec humilité et en toute transparence. Nous connaissons un nouvel épisode de grève à la Mairie de La Possession.
Quoi, encore ! Pourriez-vous être tentés de dire, et vous auriez raison. Et je suis bien d’accord avec vous.
Il ne s’agit pas de tenter de nous disculper en accusant les autres, je veux être objective et juste dans mon propos.
Nous avons connu une grève en novembre de l’année dernière, nous en avons connu une autre le 22 février, et nous voici à nouveau dans cette actualité.
A chaque fois, les syndicats ne viennent pas aux réunions décidées avec eux.
A chaque fois, ils suspendent puis mettent fin à leur mouvement à l’issue d’une réunion de concertation.
Nous savons que le 6 décembre prochain auront lieu des élections pour désigner les représentants syndicaux. Nous savons qu’à ces élections, la parité sera obligatoire. Nous savons qu’à ces élections certains syndicats risquent de ne plus être représentés s’ils n’ont plus de crédibilité auprès des personnels.
Alors, c’est le branle-bas de combat et ce n’est pas moi qui le dit, de nombreux organes de presse au niveau national l’affirment en utilisant un vocabulaire guerrier (la gazette des communes notamment).
Cela veut dire que les syndicats nous rendent captifs, vous rendent captifs de leurs batailles, ne prenant jamais en compte La gêne forte sur les administré(e)s, ni les pertes de salaire pénibles pour les grévistes, ni la fracture créée entre grévistes et non grévistes ou entre usagers et agents, ni la dégradation de l’image de la collectivité qui en pâtit malgré une grande majorité d’agents motivés et consciencieux.
Sur quoi portent leurs revendications aujourd’hui ? L’extrait qui suit date du 27 mars dernier :
"Les personnels en lutte souhaitent voir s’ouvrir de véritables négociations sur les points suivants :
- Désorganisations des services
- Outil syndical
- Rétablissement des heures supplémentaires, astreintes, valorisation de salaire
- Arrêt des projets d’externalisation
- Participation à La commission de renouvellement de contrat"
Hier, nous leur avons demandé de préciser les revendications ci-dessus par de vraies questions. Ils n’ont rien répondu hormis une demande de réunion. Ce matin nous leur avons proposé de se réunir cet après-midi. Ils ont refusé en indiquant qu’ils étaient d’accord pour demain.
Seront-ils là ? Combien de temps perdu ? Combien d’énergie gaspillée ? Combien de stress et de complications générées pour les Citoyens ?
Que de gène pour leurs collègues de travail dont beaucoup ne savent même pas pourquoi ils font grève mais se sentent obligés de la faire car ils craignent de ne plus être défendus ou de ne pas être proposés à la titularisation, ou d’être mal vus de leurs collègues grévistes s’ils travaillent.
Et cette crainte perdure même si pour chaque jour de grève, un trentième de leur salaire n’est pas payé.
Mais qu’en sera-t-il au bout de 3 ou 4 ou 5 jours non payés, week-end ou congé compris ? Car c’est ainsi que compte la loi.
Qu’en sera-t-il pour quelqu’un ne percevant que le smic horaire ? En contrat aidé ou autre.
Les élus et moi-même respectons l’activité noble du syndicat qui consiste en un rôle de représentation des salariés et un rôle de négociation. C’est ainsi que les syndicats s’attachent à garantir les droits des salariés, en termes de salaires, de statuts, de progression de carrière ou de conditions de vie.
Ce droit à la grève ne doit pas être ainsi vulgarisé. Les administrés ne doivent pas être pris en otage, ni les enfants, ni les élèves, ni les parents.
Je fais appel à votre bon sens, à celui de la citoyenneté pour qu’avec moi vous refusiez cette nouvelle grève, vous refusiez que soit gaspillé l’argent public, votre argent.
Demain coûte que coûte, il faut que tous ensemble nous trouvions un terrain d’entente pour que la grève n’ait pas lieu. Merci donc de votre soutien".