Les fonctionnaires se sont mobilisés en masse ce mardi, avec une inquiétude plus particulière à La Réunion : la remise en cause de la surrémunération. Plus d’explications dans la chroniqué de Sandra Douceré.
la surrémunération c’est un bonus, une prime qui s’applique dans les Outre-Mer. Juste après la départementalisation de La Réunion, dans les années 50 l’État veut encourager les fonctionnaires métropolitains à venir s’installer dans les territoire ultra-marins.
Pour y contribuer, il propose une surrémunération de 53 %. Cette surrémunération est composée de deux éléments : une prime de vie chère et une particularité réunionnaise : l’indexation, créée à l’époque pour assurer la parité entre le franc CFA et le franc.
Selon la Cour des Comptes, la surrémunération pour tout l’Outre-Mer aurait coûté 1,18 milliard d’euros au contribuable en 2012 (dernier chiffre disponible)
La surrémunération concerne les fonctionnaires. On peut les classer en trois catégories : la Fonction publique d’État (enseignants...), la Fonction publique territoriale (employés des collectivités : Région, Département, communautés de communes et les communes), et la Fonction publique hospitalière, qui, comme son nom l’indique, concerne les hôpitaux.
A La Réunion, on compte 53 427 fonctionnaires : 14 550 fonctionnaires dits territoriaux, 28 932 d’État, 9 945 de la Fonction publique hospitalière.
C’est un débat qui revient régulièrement sur le devant de la scène. Le dispositif, vieux de 60 ans, est jugé trop cher, peu efficace et trop compliqué.
C’est la Cour des Comptes qui le dit dans son dernier rapport sur le sujet publié en 2015. L’instance préconise d’ailleurs la fin de l’indexation, dont seule La Réunion bénéficie.
Mais ce n’est pas tout : la Cour veut également réviser la prime de vie chère telle qu’elle existe actuellement. Selon ses calculs, elle permettrait une économie de 850 millions d’euros à l’État.