Le personnel des EPSMR de l’île se mobilise aujourd’hui à Saint-Paul sur le site du Grand Pourpier. Il entament une grève illimitée pour protester contre la fermeture du pavillon Vétiver. La direction tient à apporter "des précisions sur la situation réelle au sein de l’établissement".
A l’EPSMR de Saint-Paul, c’est journée de grève. Les syndicats et salariés sont réunis pour protester contre la fermeture du Pavillon Vétiver et contre le licenciement du personnel contractuel.
Les syndicats Force Ouvrière et Sud (Union Syndicale solidaire) se sont rassemblés avec le personnel ce matin à Saint-Paul.
Les manifestants ont été reçus par la direction cet après-midi mais les négociations n’ont pas abouti. Les syndicats et salariés comptent bien durcir leur mouvement.
Ils protestent contre la fermeture du pavillon d’hospitalisation Vétiver à Saint-Paul. Cet établissement offre 12 lits aux résidents.
Les patients de ce pavillon seront accueillis sur Cambaie. Les syndicats estiment que cela provoque une sur-occupations des lits. Alors que la capacité des centres d’accueil est de 25, ils vont passer à 27 voir 29 places. Les conditions pour accueillir au mieux les patients et de soins sont totalement dégradés. "Le personnel est fourré dans d’autres services sans choisir leur affectation", déclare Daisy Payet, secrétaire FO EPSMR.
La direction reconnaît qu’il existe : "Une sur-occupation des pavillons d’hospitalisation complète" et malheureusement sans moyens de la part des pouvoirs publics, l’EPSMR : "Aura des difficultés à résorber seul l’engorgement de ses services d’hospitalisation complète".
La secrétaire générale FO EPSMR est contre ces décisions. Les syndicats s’opposent au licenciement des plusieurs membres du personnel et contre l’abandon de toutes mesures d’économie visant à réduire la masse salariale.
La direction assure que ce n’est pas une suppression d’un service mais un redéploiement de moyens, prévu dans le projet médical du Projet d’Etablissement 2017-2021.
La direction de l’EPSMR tient à rappeler que : "L’Unité Vétiver était initialement dédiée à la réhabilitation et la réinsertion de patients", une mission confiée l’an dernier au Centre d’appui en réhabilitation (CARe) de Saint-Paul.
La direction précise que "les deux tiers de l’équipe de Vétiver ont rejoint cette unité installée en ville de Saint-Paul et le dernier tiers des personnels a été maintenu dans le pavillon Vétiver pour une activité transitoire et expérimentale. 12 lits ont été en effet maintenus dans cette unité pour tenter de désengorger les autres pavillons. Après 4 mois, d’essais, cette configuration n’a pas apporté les effets escomptés. Ces 12 lits supplémentaires n’ont en
effet pas permis d’augmenter le nombre de patients pris en charge comme attendu. L’expérience arrive donc à son terme".
Pour autant, la direction affirme que "cette décision n’a absolument aucun impact sur le nombre de postes ou le nombre de lits alloués à l’EPSMR. La situation redevient la même qu’il y a 4 mois. Et les agents ont fait l’objet d’un accompagnement individualisé pour rejoindre les autres unités sur les postes vacants. Seuls des contrats temporaires de remplacement arrivés à terme n’ont pas été renouvelés".
Le pavillon Vétiver accueillera l’hospitalisation pédopsychiatrique. Le but de l’EPSMR est de doubler le nombre de lits pour l’unité Vanille qui n’en compte que 10 actuellement.
"L’unité Vanille qui accueille actuellement les enfants jusqu’à 16 ans est limitée à 10 lits. En déménageant dans le pavillon Vétiver, elle comptera à court terme une vingtaine de lits. Le projet médical est en cours d’écriture et sera déployé d’ici quelques semaines ou
quelques mois au plus tard. Il ne s’agit donc pas de suppression d’un service mais d’un redéploiement des moyens, prévu dans le projet médical du Projet d’Etablissement 2017-2021. Ce document a été élaboré l’an dernier et validé par la totalité des instances de l’EPSMR dont font partie les organisations syndicales" précise la direction.
Par ailleurs, sur le long terme, la direction ne peut que partager le constat des représentants syndicaux sur la sur-occupation des pavillons d’hospitalisation complète.
"Ces dernières années, conscient que la dynamique nationale n’est pas à ouverture de lits supplémentaires, l’établissement a multiplié les projets alternatifs à l’hospitalisation complète pour faire baisser la pression sur les équipes de pavillons. La fréquentation des hôpitaux de jour a ainsi fortement augmenté comme le recours aux familles d’accueil".
"Pour autant, cette dynamique doit être encore largement renforcée alors que les budgets alloués par les pouvoirs publics à l’établissement sont contraints et même en baisse constante depuis plusieurs années. Il faut à ce titre rappeler que les moyens octroyés à la santé mentale publique réunionnaise sont de 30% inférieurs à ceux de la moyenne des régions métropolitaines. Sans moyens supplémentaires, l’EPSMR aura des difficultés à résorber seul l’engorgement de ses services d’hospitalisation complète" conclut la direction.