Le champion du monde d’apnée et photographe sous-marin Frédéric Buyle arrive ce matin à la Réunion. Répondant à l’invitation des plongeurs et commerçants de Saint-Gilles, ce recordman va mener l’opération de marquage de requin d’initiative privée. Après avoir étudié pendant quelques jours les spécificités des fonds marins réunionnais, l’apnéiste assisté de son équipe devrait effectuer la première sortie lundi prochain. Il sera rejoint par un autre apnéiste William Winram. Les précisions de Jean-Marc Charel, trésorier du comité régional de la Fédération de plongée à l’initiative de cette opération de marquage.
Concrètement, comment cette opération de marquages de requins va se dérouler ?
Jean-Marc Charel : "Frédéric Buyle arrive ce jeudi matin avec son équipe. Même s’il a l’habitude de marquer les requins à travers le monde, il ne connaît pas encore les spécificités des fonds marins réunionnais. Les premiers jours, il va donc apprendre à connaître le relief de la zone de marquage, entre l’entrée de la baie de Saint-Paul et la plage de Trois Bassins. Nous ne pénétrerons pas dans la réserve marine, sauf si nous avons une dérogation. Ce week-end, nous en profiterons pour vérifier tout le matériel et nous entraîner à tirer. Un autre apnéiste très connu William Winram participera à l’opération. La première sortie en mer devrait se dérouler lundi prochain. La procédure consiste à plonger et poser une balise acoustique sur l’aileron dorsal du requin avec un arbalette. Nous serons peu de plongeurs dans l’eau à chaque fois car il ne faut pas effrayer les requins. "
Quel est votre objectif de marquage ?
"Nous disposons de 10 balises à poser, donc notre objectif est de marquer 10 requins au maximum. La matériel a été acheté pour un budget total de 12 000 euros, dont 6 500 euros pour les balises. Ce sont uniquement des fonds privés. La moitié du budget provient de dons de personnes qui voulaient soutenir notre projet."
Pourquoi avoir pris cette initiative ?
"Nous avons décidé de nous lancer dans l’opération une semaine seulement après l’attaque qui a coûté la vie de Mathieu Schiller, avant que le marquage des autorités ne soit décidé. Dans ces circonstances dramatiques, plongeurs, commerçants de Saint-Gilles et amoureux de la mer, nous avons discuté entre nous et l’idée est venue spontanément. Après les événements extraordinaires qui se sont produits cette année, nous avons pris la décision d’essayer de comprendre le comportement des requins. Et nous avions les compétences et les connaissances sur le milieu marin pour nous lancer."
Votre opération est menée en parallèle de celle de la préfecture. Comment les deux types de marquages vont s’organiser ?
"Nous sommes actuellement en train de discuter avec la préfecture de la manière dont on doit s’organiser pour ne pas se gêner. Nous respectons tout à fait les porteurs du projet CHARC. De plus, le matériel utilisé est le même et donc toutes les données recueillies pourront être rassemblées pour être analysées par les scientifiques de l’IRD".