À La Réunion, la campagne de vaccination démarre ce vendredi. Le point sur les nouvelles mesures de lutte contre la covid avec le préfet Jacques Billant.
Pour évoquer les mesures de lutte contre la Covid-19 et de la stratégie vaccinale, le Préfet a pris la parole ce vendredi.
"Le variant britannique, le variant sud-africain et un troisième variant a fait son apparition au Brésil. C’est de notre devoir et de notre responsabilité de faire évoluer les dispositifs", explique Jacques Billant pour commencer son allocution.
"Une admission de plus toutes les 7 minutes au titre du Covid, c’est un patient de réanimation sur 2. Se sont 70 000 déjà recensées au titre de cette maladie en France.
Oui la situation de La Réunion paraît plus enviable mais cela tend à se dégrader.
J’encourage les Réunionnaises et Réunionnais à aller dans les laboratoires et les pharmacies à proposer des tests antigéniques pour les personnes qui présentent des symptômes."
"La vaccination ressort du domaine de la prévention primaire. La vaccination fait ses preuves de par ses essais cliniques, 40 000 personnes sont soumises aux essais du vaccin Pfizer.
Jeudi, 60 000 vaccinations ont été réalisées Covid en France", explique Martine Ladoucette.
"Ce vaccin est de type ARN Messager. Nous recevrons d’après les prévisions entre le 13 janvier et 22 février, 27 175 doses. Cela veut dire qu’on pourra vacciner 18 000 personnes différentes.
Nous allons déployer la stratégie vaccinale de la même façon qu’en métropole.
Les publics prioritaires :
- protéger de la maladie et des formes les plus graves, les personnes dont on sait qu’elles sont les plus exposées et les plus vulnérables. Cela concerne les résidents des Ehpad, les personnes vulnérables qui sont hébergées dans des maisons ou foyers d’accueil médicalisés et des personnes vulnérables qui sont très vulnérables de part leur pathologie.
- 2e critère, protéger ceux exposés au risque de contamination de part leurs activités professionnelles (professionnels de santé et ceux travaillant auprès des gramounes, les médecins, les infirmiers de la médecine du travail, de l’Éducation nationale. J’y rajoute les transporteurs sanitaires, les professionnels d’associations de soins à domicile. Je veux également citer les sapeurs-pompiers.
Pour les professionnels de santé, leurs opérations de vaccination vont commencer le 19 janvier et jusqu’au 27 janvier À partir du 28 janvier vont démarrer les opérations de vaccination pour les publics prioritaires et les personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile."
"La vaccination se fera de diverses manières, sur site au sein des établissements pour les résidents vivant en Ehpad et aussi au sein des établissements publics de santé pour les personnels, salariés, libéraux.
Par contre, elle ne peut pas se faire à ce stade, dans ce qui est considéré comme les lieux habituels de vaccination, à savoir chez soi. Les caractéristiques de ce vaccin ne permettent pas un acheminement en autant d’endroits disséminés.
Nous allons, avec le Préfet, définir les lieux appropriés de vaccination. Les 4 premiers sont : le CHU Nord et Sud, le CHOR et le GHER (dès le 19 janvier).
Dès le 28 janvier, on va augmenter ce nombre de centres pour se conformer aux recommandations ministérielles, étant de l’ordre de 1 centre pour 100 000 habitants. Nous voudrions entre 7 ou 8 centres de vaccinations répartis sur l’ensemble du territoire.
Notre objectif c’est de pouvoir ouvrir deux centres à Saint-Denis, un à Saint-Pierre, un au Sud situé au Tampon, un centre à Saint-Benoît (GHER), un à Saint-Paul (ex-centre Covid) et un centre à déterminer dans l’Est et sur la commune de Saint-André."
Elle se fera sur prise de rendez-vous préalable, obligatoire.
"Pour faciliter les démarches, elles peuvent se faire de deux manières : en ligne sur application, soit la prise de rendez-vous téléphonique classique, avec la nécessité de respecter ce créneau horaire.
Il sera nécessaire de pouvoir prouver que l’on répond bien aux critères d’éligibilité définis.
La vaccination est enfin rendue possible dans le monde entier. Elle constitue une opportunité et une sécurité forte dans un moment où tout peut basculer, y compris à La Réunion de part la proximité du variant.
Si on devait constater une sous-consommation des quantités disponibles, nous ne pourrions plus avoir l’assurance de recevoir proportionnellement les mêmes quantités qu’en janvier. Saisissez-vous de cette opportunité au moment où elle se présente."
"Nous sommes face à deux enjeux, celui de la reprise d’activité et celui lié à l’apparition des variants.
Il m’apparaît essentiel de reconduire jusqu’au 31 janvier les mesures socles : obligation du port du masque, limitation des rassemblements sur la voie publique, interdiction des pique-niques."
"Pour faire face à l’apparition des variants il faut prendre des nouvelles mesures à compter du lundi 18 janvier
- le motif impérieux devient obligatoire pour les déplacements entre La Réunion et Mayotte. Les voyageurs devront renseigner une déclaration attestative.
- le test RT-PCR est obligatoire pour tous les voyageurs avant leur embarquement. Les voyageurs âgés de plus de 11 ans devront justifier de résultats négatifs. Ils pourront réaliser ces tests auprès des labo sur présentation des billets d’avion.
- une septaine de précaution avec tests à J+7 pour les voyageurs, autant dans le sens Réunion-métropole ou métropole-Réunion. donc de s’isoler à domicile ou dans le lieu de leur choix pendant 7 jours. Cela afin d’éviter toute contamination pendant cette période critique. Cela veut dire protéger ses proches et les personnes vulnérables. A l’issue de ces 7 jours, les personnes seront engagées à réaliser un test PCR.
Pour venir à La Réunion ou aller à Mayotte et dans l’Hexagone, les voyageurs devront remplir une attestation sur l’honneur précisant qu’ils n’ont aucun symptôme. Cela les engagera moralement et civilement à réaliser une septaine et un test à J+7."
Cette précaution vis-à-vis des variants qui pourraient être contagieux pour les plus jeunes, impose des mesures pour l’Éducation nationale", indique Jacques Billant.
"2021 a été déclarée année internationale de la paix et de la confiance, c’est sous cet hospice que je souhaite démarrer ce 2e semestre.
Bonne nouvelle, la rentrée se déroulera bien lundi 25 janvier comme prévu.
La situation sanitaire sur l’île ne justifie pas que l’on reporte la rentrée. La mesure de septaine imposée constitue une mesure forte pour protéger l’île et l’académie", souligne la rectrice, Chantal Manès-Bonnisseau.
"- la concertation est l’élément clé qui nous a permis de travailler en confiance.
C’est à l’issue de ces réunions de concertation que je pourrais vous donner les détails vendredi prochain.
Il faut assurer le fonctionnement le plus normal possible dans les écoles en anticipant les absences. Nous allons nous employer à savoir combien de professeurs et élèves ne seront pas présents le jour de la rentrée afin de mettre en place la continuité pédagogique.
D’autres mesures sont à mettre en place concernant les cantines et la restauration scolaire. Le moment du repas est le maillon faible du dispositif de protection. Et nous avons déjà mis en place un certain nombre de mesures pour limiter les brassages.
Activités physiques et sportives en intérieur : elles ont été arrêtées à partir du 18 janvier en métropole. À La Réunion, nous bénéficions de certaines adaptations. Ces précisions seront mises en place la semaine prochaine.
- prudence : Nous avons dans la perspective des tests qui se développent dans l’Éducation nationale. Des tests arriveront aux alentours du 25 janvier pour être prêt à intervenir et tester des populations.
Cette reprise scolaire n’apporte pas de changement majeur dans le fonctionnement de nos établissements. Nous avons su nous adapter et travailler avec l’ensemble des personnels concernés pour assurer une continuité pédagogique. Nous sommes conduits par la prudence mais non pas par la peur."
"Il nous faut continuer de nous engager avec le même sens civique qui me permet de ne pas appliquer le couvre-feu instauré en métropole dès demain matin", conclut le Préfet.