Les agents pénitentiaires doivent mettre en place des dispositifs spécifiques pour empêcher certains prisonniers de se faire du mal.
Les établissements pénitentiaires doivent parfois adapter leurs protocoles pour assurer la sécurité de détenus aux pulsions suicidaires.
C’est notamment le cas suite à l’incarcération de Daniel Dijoux qui a avoué avoir tué 3 de ses enfants avant d’être interpellé alors qu’il essayait de mettre fin à ses jours.
L’homme a passé sa garde à vue à l’hôpital. Après sa mise en examen, il a été écroué et a été transféré en centre de détention. Il a d’abord été placé dans une cellule spécifique pendant 24 heures avant d’être installé en quartier d’isolement.
Vincent Pardoux, secrétaire FO pénitentiaire, fait le point sur le sujet.
"D’une manière générale, on va dissocier deux phases : celle en amont de la crise et celle de la crise suicidaire en elle-même. Sur la partie en amont, un protocole est mis en place entre l’administration pénitentiaire et l’unité sanitaire qui intervient dans les établissements pénitentiaires qui font des repérages sur des détenus susceptibles de passer à l’acte."
"Il y a des moments clés, l’arrivée, un passage au quartier disciplinaire, un événement judiciaire, voire un événement familial qui peuvent entraîner la crise suicidaire. À partir du moment où on a repéré ça, on va mettre en place des stratégies pour éviter le passage à l’acte."
"Il va y avoir des surveillances spécifiques. On va accroître les rondes pour surveiller les personnes détenues. Cela va être le doublement en cellule car on sait que le fait d’être seul peut entraîner le passage à l’acte. Il y a aussi des co-détenus soutiens, qui ont été formés au préalable pour accueillir dans leur cellule ces détenus."
"Si la crise suicidaire est avérée, c’est la mise dans une cellule spécifique. Le mobilier est fixé au sol, le détenu est habillé avec des vêtements en papier pour éviter tout passage à l’acte. Ce passage en cellule ne peut durer que 24 heures. Il y a ensuite la possibilité de l’hospitalisation."
"On a une recrudescence des suicides par pendaison. On a aussi des suicides par prises médicamenteuses. Il y a aussi énormément de détenus qui sont sauvés, au moins 2 à 3 fois par an, les personnels par leur surveillance accrue, par leur formation, arrivent à temps pour éviter ce passage à l’acte."