Les collectivités locales doivent adopter des plans climats territoriaux et des schémas du climat, de l’air et de l’énergie pour répondre aux obligations du Grenelle de l’environnement. Avec une question clé : la politique énergétique durable dans notre île peut elle être véritablement soutenue par les entreprises publiques locales ?
L’objectif de réduction de 20 % de gaz à effet de serre d’ici 2020, obligation qui s’impose au terme des
Grenelle de l’environnement entraîne pour les collectivités territoriales et locales - communautés d’agglomérations et les communautés urbaines - d’adopter d’ici 2013 des plans climats énergie. Un plan qui doit être élaboré conjointement par la Région et le Département. Une tâche peut être rendue difficile au regard des rapports qu’entretiennent Didier Robert et Nassimah Dindar.
Cette obligation a fait l’objet d’une table ronde à Marseille, présidée par Alain Armand, adjoint au maire de Saint-Denis, président de la Sodiac et vice-président de la Commission Outre mer de la Fédération des entreprises publiques locales.
Aux cours des débats les représentants de l’Outre-mer ont souligné la légitimité des Entreprises publiques locales comme mode d’intervention, notamment pour pallier au déficit de l’initiative privée et pour répondre aux très nombreux défis à relever prévus par le Grenelle II.
Autant de questions posées avec acuité puisque les départements et territoires ultra-marins ont une vulnérabilité plus forte en termes économique et énergétique. L’autonomie énergétique de chaque territoire d’Outre-mer à l’horizon 2020 est préfiguré ainsi (géothermie, un volet spécifique à développer en Outre-mer) : photovoltaïque, 30 % maximum fixé sur le réseau électrique d’ici 2011 ; développement des énergies marines (la France est la 2e zone économique maritime du monde grâce à l’Outre-mer (
programme GERI à la Réunion).
Christian Depecker de l’Agence Française de Développement a présenté un état de la consommation énergétique en Outre-mer et note une consommation plus faible qu’en métropole. Une stratégie de développement articulée autour des transports de voyageurs, des marchandises et de l’habitat devrait favoriser une plus grande autonomie énergique sous condition d’un soutien et d’une aide de l’Etat.
Yves Bellec de la Caisse des Dépôts reste réservée sur la création d’Entreprises publiques locales dédiées à la production d’énergies renouvelables, parce qu’activité très industrielle. En revanche les Entreprises publiques locales ont un rôle à jouer pour aider les collectivités locales à atteindre leurs objectifs de maitrise énergétique en s’appuyant sur des partenariats publics privés, en prenant en compte les impacts environnementaux dans leurs activités : par exemple, l’aménagement, la conception et la construction des logements et bâtiments, la collecte et le traitement des déchets, l’assainissement des eaux usées, les transports.
Reste donc à savoir si l’avis de la Caisse des Dépôts aura des conséquences sur le développement des énergies de la mer en Outre-mer. La Caisse des dépôts a déjà investi presque 18 millions d’euros dans les Energies renouvelables en Outre mer notamment dans l’éolien à Sainte Rose et le solaire à Sainte Suzanne et Sainte Anne.
La plus grande problématique reposant maintenant sur la suppression de la défiscalisation des investissements des installations photovoltaïques.