Un automobiliste risque la prison pour avoir fait un doigt d’honneur à un radar automatique. Ce geste, considéré comme outrageant les fonctionnaires par le parquet, risque de condamner l’automobiliste à quatre mois de prison ferme. À La Réunion, les automobilistes ne comprennent pas l’ampleur d’une telle sanction.
Le 22 mai 2015, suite à un excès de vitesse, un conducteur de Régny au volant de son Opel se fait flasher à deux reprises par les radars automatiques de Saint-Forgeux-Lespinasse et de Bessay-sur-Allier.
La plaque d’immatriculation du véhicule n’a pas été identifiée en premier lieu mais le propriétaire a été retrouvé. L’automobiliste, face au procureur de la République lors de son audience, se voit menacé de deux à quatre mois de prison ferme pour avoir fait un doigt d’honneur aux radars automatiques qui a relevé sa vitesse excessive.
À La Réunion nombreux sont les automobilistes qui comprennent l’emportement face à un radar qui vient de flasher. Cependant, aucun automobiliste ne comprend qu’on puisse risquer, pour un geste, entre 2 à 4 mois de prison ferme pour outrage à une personne chargée d’une mission de service public.
Une conductrice explique : "Je pense que c’est quand même cher payé parce qu’il y a déjà le PV et le retrait de points. La prison en plus c’est beaucoup."
"Pour moi ce n’est pas justifié. Il doit avoir une amende mais pas de la prison", explique un automobiliste.
Selon un autre Réunionnais : "C’est trop. Le geste est condamnable mais de là à faire de la prison."
Selon les usagers de la route, cette sanction est disproportionnée. Cependant, tous s’accordent à dire que le geste du conducteur n’était probablement pas la meilleure réaction à avoir.
"Je comprend un peu sa colère mais il faut assumer ses responsabilités. Il y a un panneau pour la limitation de vitesse, il faut la respectée c’est tout."
Un autre raconte : "Il joue avec le feu. Moi je m’engueule moi-même pas le radar."
"Si on est énervé des fois après une journée de travail, c’est difficile, on prend les bouchons, on est pressé de rentrer. Je ne dit pas que ça s’excuse mais ça peut se comprendre."
Selon le parquet, l’automobiliste a outragé les fonctionnaires amenés à visualiser les images au Centre d’identification basé à Rennes.
L’automobiliste quant à lui a reconnu ses excès de vitesse et payé ses amendes mais réfute le doigt d’honneur. Selon lui, ce geste n’était pas destiné au radar mais à sa compagne avec qui il s’était disputé.
L’avocat du conducteur, Maître Jamel Mallem, a demandé la relaxe de son client en indiquant qu’une condamnation ne pourrait avoir lieu pour doigt d’honneur envers une machine. La décision de la justice sera rendue le 3 avril.