L’action est inédite à La Réunion mais aussi en France. Un collectif de gendarmes réunionnais porte plainte contre l’Etat pour discrimination. Originaires de La Réunion, les militaires ne bénéficient pas des avantages de leurs collègues nés en métropole. Ce soir, ils brisent le silence sur Antenne Réunion et attendent beaucoup du tribunal administratif.
Un collectif de gendarmes réunionnais dénonce des discriminations entre eux et leurs collègues métropolitains.
Ce mouvement est une première localement et probablement dans le monde de la gendarmerie. Une cinquantaine de militaires ont rejoint le collectif.
Originaires de La Réunion, les militaires affirment qu’ils ne bénéficient pas des avantages de leurs collègues nés en métropole. Ils ont donc décidé de monter au créneau pour faire entendre leurs revendications.
Sous couvert d’anonymat, un gendarme né à La Réunion a accepté de témoigner.
Ce militaire travaille à La Réunion et pourtant, il n’a pas le droit aux mêmes avantages que ses collègues nés en métropole. Le travail réalisé est néanmoins le même, parfois dans le même bureau.
Comme tous les militaires, il n’a pas le droit de parler, son anonymat est donc assuré.
Le principal point de discorde vient du nombre d’années travaillées prises en compte dans le calcul de la retraite. Elles comptent double pour un métropolitain qui exerce à la Réunion, ce qui n’est pas le cas pour les Réunionnais.
"Vous imaginez, être dans le même bureau qu’un collègue à vous : vous êtes Réunionnais et votre collègue ne l’est pas. Pour lui, chaque minute compte double, chaque heure compte double, chaque année compte double... Et il peut même rester autant que vous à La Réunion. N’est-ce pas une discrimination ?" interroge ce gendarme réunionnais.
Aujourdhui, deux collectifs de gendarmes ont vu le jour : celui des originaires de La Réunion, et celui des femmes de gendarmes originaires.
Ils ne supportent plus ce qu’ils qualifient de discrimination et portent plainte devant le tribunal administratif. Selon leur avocat, cette discrimination a vu le jour en 2015.
"C’est textuel : cela a été appliqué pendant un certain temps et c’est une approche que je ne comprends pas de la Gendarmerie, qui consiste à ne pas appliquer ce texte pour les gendarmes d’origine réunionnaise. (...) On ne va pas forcer les portes, je demande tout simplement que la Loi soit appliquée. Si discrimination il y a, j’envisagerai d’autres procédures dans un futur immédiat" explique maître Alain Antoine, avocat du collectif des gendarmes originaires de La Réunion.
Cette mesure de la gendarmerie est avantageuse en Outre-mer, elle permet a ceux qui en bénéficient de partir plus tôt à la retraite tout en bénéficiant d’une meilleure pension.
Les gendarmes réunionnais, qui lancent ce mouvement inédit en France réclament un traitement équivalent quelle que soit l’origine du gendarme.