Au début du mois de février, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a déposé une plainte contre quatre cigarettiers pour "mise en danger délibérée de la personne d’autrui".
Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a déposé une plainte pénale devant le procureur de la République.
Au coeur de cette affaire : le CNCT accusé les filiales françaises de quatre cigarettiers (British American Tobacco, Philip Morris, Japan Tobacco et Imperial Brand) de « mise en danger délibérée de la personne d’autrui ».
En clair : les cigarettiers accusés de tricher sur la teneur en goudron et nicotine. "Les taux officiels de ces substances, affichés ou mesurés par le régulateur, seraient largement inférieurs à la réalité".
Selon la plainte du CNCT, que Le Monde a pu consulter, "la teneur réelle en goudron et nicotine serait, selon les sources, entre deux et dix fois supérieure [à celle indiquée] pour le goudron et cinq fois supérieure pour la nicotine" — des chiffres qui proviennent de la littérature scientifique ou des fabricants de cigarette eux-mêmes.
Dans sa plainte, le CNCT assure que "la teneur réelle en goudron et nicotine inhalée par les fumeurs serait entre 2 et 10 fois supérieure pour le goudron et 5 fois supérieure pour la nicotine".
"Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l’équivalent de deux à dix" affirme le CNCT.
Toujours selon le CNCT : "les micro-trous dans les filtres font baisser le taux des substances dangereuses uniquement lorsque la cigarette est testée par une machine et pas quand elle est fumée par un individu, car les perforations au laser sont alors bloquées par les doigts et les lèvres du fumeur".