Le phénomène n’est pas nouveau. Mais depuis quelques mois le nombre de kidnappings repart à la hausse à Madagascar. Les chefs d’entreprise sont ciblés. Enlevé il y a quelques semaines, Un bijoutier réunionnais a été libéré samedi dernier. Un autre entrepreneur est ce mardi soir toujours porté disparu. Regroupés en un collectif, les Français d’origine indienne de Madagascar interpellent les autorités.
À Madagascar, les kidnappings sont en recrudescence. Le 17 janvier, Rajni Kalidas, propriétaire de la bijouterie Kalidas à Antaninarenina est kidnappé alors qu’il se trouvait dans sa voiture.
Si l’homme âgé de 65 ans, un "Karane" ou "Karana" -indien de Madagascar- a retrouvé la liberté, c’est un autre Karane qui a récemment été enlevé.
Français d’origine indienne, Akyl Cassam Chenai a été kidnappé le vendredi 2 février 18 h à Tamatave -côte est de Madagascar-.
Directeur général de la société Société commerciale et industrielle de Madagascar (Scim), il rentrait à son domicile, dans le quartier de Salazamay.
Gilles Couapel, président du Club-Export, relativise sur la situation. "Cela ne nous empêche pas de travailler et de continuer à avoir des échanges économiques avec la Grande Île."
Tout en prodiguant quelques conseils de prudence à l’intention de chefs d’entreprises qui échangent avec Madagascar. "Il faut faire attention, la prudence et la vigilance s’imposent et ne pas tenter ce genre d’événements."
Directeur exécutif d’une association de droits malgaches, qui est le Collectif des Français d’origine indienne à Madagascar (CFOIM), Jean-Michel Frachet déplore cette situation. "J’observe une accélération du nombre de kidnappings depuis 6-7 mois. Mais le phénomène n’est pas récent, avec des précédents depuis 1995."
"Le kidnapping dépasse le cadre des Indiens puisqu’en 2013, le directeur général d’une grande entreprise a été kidnappé. On a eu assez récemment un couple chinois kidnappé et tué. En décembre, un jeune enfant malgache de 14 ans qui a lui aussi été kidnappé."
Le directeur de l’association à but non lucratif de mettre en avant le sentiment d’insécurité pour les salariés qui travaillent dans la Grande Île.
"C’est parfois périlleux pour les employés et les salariés de se sentir en sécurité lorsque l’on prend le chemin de retour de la maison et que l’on quitte son taxi ou son transport en commun, les agressions sont fréquentes."
"On imagine aisément l’effet de cette insécurité sur l’attractivité du pays sur des potentiels investisseurs. C’est un drame humain, économique et en terme d’image catastrophique pour Madagascar."