Plus de 14 000 Réunionnais ont été mobilisés pour la Première Guerre Mondiale. La vie au front était rude pour ces Poilus.
2 août 1914 : la guerre est déclarée. Deux jours plus tard, le son des cloches résonne à Saint-Denis. 14 355 Réunionnais s’engagent alors dans la Grande Guerre. Soit un habitant sur dix. Pas volontaires mais mobilisés comme tous les Français, ils quittent l’Île deux jours plus tard.
Un tiers de ces engagés n’atteindra jamais la métropole. Ils sont réquisitionnés à Madagascar pour des missions de maintien de l’ordre. Pour les quelques 10 000 mobilisés restants, deux possibilités. Certains combattent sur le front Nord-Est en France. D’autres s’engageront sur le front d’Orient en Dardanelle, dans l’actuelle Turquie. A l’époque, on pensait que ces soldats supporteraient mieux le paludisme.
La vie des Poilus au front est difficile. Ils sont confrontés chaque jour à la vie quotidienne dans les tranchées et aux combats.
Emile Bègue raconte "Je suis resté plus de vingt minutes en faiblesse. […] J’ai été évacué du front et j’ai fait deux jours à l’hôpital de Paris ; où j’ai été désigné pour partir rejoindre et encadrer les troupes sénégalaises […] aux Dardanelles là où j’ai été à nouveau blessé."
Les lettres écrites en créole ou par la plume française d’un soldat permettent d’adoucir les journées des Poilus.
La poste et l’Etat-Major font aussi tout leur possible pour remonter le moral des troupes en faisant passer des colis : rhum, confiture de goyavier ou carris au menu.
A l’Armistice, le 11 novembre 1918, plus de 1300 Réunionnais sont décédés au combat. Pour les autres, l’attente pour rentrer est longue. Aucun navire n’est disponible pour le long voyage.
Les Poilus ne retrouveront leur île qu’en 1919, en ramenant avec eux la grippe espagnole qui tuera plus de 10 000 Réunionnais !