L’affaire Harvey Weinstein fait aussi réagir à La Réunion. Sur l’île le harcèlement sexuel semble aussi bien connu. Selon une étude de l’Insee, 1 femme sur 4 se dit inquiète dans les transports en commun. Les Réunionnaises ne sont pas épargnées et elles témoignent.
Depuis déjà plusieurs jours, de nombreuses femmes accusent le producteur de cinéma américain, Harvey Weinstein de viol ou de harcèlement sexuel.
Un sujet qui ravive le débat sur le harcèlement sexuel et l’insécurité des femmes en France et à La Réunion également.
Une étude de l’Insee révèle d’ailleurs qu’une femme sur quatre se dit inquiète dans les transports en commun.
Deux jeunes Réunionnaises témoignent : "On étaient assises dans le bus, des garçons sont entrés et ils n’arrêtaient pas de nous toucher, de nous demander comment on s’appelle, est-ce qu’on avait des copains ou pas."
L’une d’entre elle ajoute : "Il n’y a pas que dans le bus, quand on marche comme ça dans la rue, il y a des gens qui nous sifflent, qui s’arrêtent, qui nous regardent longtemps alors qu’ils sont en train de conduire et c’est malaisant."
Selon une étude récente de l’INSEE, 10 % des femmes françaises âgées de 18 à 29 ans ont subi des baisers ou des caresses contre leur gré cette année.
Une jeune étudiante confie : "Les gens du chantier, ils nous draguent tous les matins. C’est gênant, c’est vraiment perturbant et c’est énervant aussi parce qu’on est innocente. On va à l’université tranquille et tous les matins c’est le même refrain."
Une femme témoignent également : "Dans le bus, le monsieur qui est derrière essaye de passer la main entre les sièges pour pouvoir me passer une main aux fesses ou des choses comme ça."
Une femme sur quatre confie ne pas se sentir tranquille dans la rue ou dans les transports publics. Dans ces situations, les femmes se sentent la plupart du temps démunies.
Concernant son agression dans le bus la femme explique : "Je me suis levée, j’ai parlé au monsieur, je lui ai demandé ce qu’il faisait. Après voilà, ça reste comme ça il a parlé plus fort et à dit n’importe quoi et voilà."
Comme solution, l’une des jeunes filles conseillent l’ignorance. Cependant, elle ajoute : "Mais même ça, ça ne les arrêtent pas je pense. Du coup on ne sait pas quoi faire."
Du côté des hommes, certains ne veulent pas parler. Les autres dénoncent des comportements déplacés. L’un d’entre eux explique : "Il ne faut jamais insister dans ce domaine là. Parce que la femme à des droits, elle doit se faire respecter. Il ne faut pas les agresser."
Un autre encore confie : "Les gens comme ça ce n’est pas normal, ils devraient se faire soigner tout simplement."
"Je pense que c’es une question d’éducation et de savoir vivre tout simplement", explique un homme.
Annick Vitry, du club animation prévention de la mairie de Saint-Denis, parle d’un phénomène de société : "Il y a quelque chose à travailler dans l’éducation des filles comme des garçons aussi. Mais des filles parce qu’on leur apprend à être belle, on en est encore là quand même. Et même le regard de la société sur les femmes, il faut qu’on sorte de ce côté séduction."
Le harcèlement sexuel ne se limite pas à l’espace public, une femme sur cinq est ou sera harcelée au cours de sa vie professionnelle.