Le préfet a signé lundi l’arrêté qui qualifie la carrière de Bois Blanc de Projet d’intérêt général (PIG). La Région Réunion se félicite de cette décision, mais les opposants au projet n’ont pas dit leur dernier mot.
Sur le projet de carrière de Bois Blanc à Saint-Leu, le préfet de La Réunion, Amaury de Saint-Quentin, le lundi 31 juillet. Il a en effet signé à cette date l’arrêté d’ouverture de la carrière de Bois Blanc qualifiant le projet d’intérêt général (Pig).
Le préfet de La Réunion met ainsi fin a un feuilleton qui a duré plus de trois ans. Associations, riverains, élus opposés au projet le voyaient comme ultime rempart. Et, à court d’arguments, voulaient l’inciter à arrêter le projet.
L’annonce de cette signature a provoqué la colère des riverains.
"Cette carrière ne convient pas parce que les roches qui sont là ne conviennent pas", soulignait la députée Huguette Bello, lors d’une manifestation contre l’ouverture de la carrière, à laquelle participait également Claude Hoarau, ancien député-maire de Saint-Louis.
"Il y a une obstination à vouloir faire ce que le peuple ne veut pas. C’est une atteinte à la démocratie."
Pour les opposants à l’ouverture de la carrière de Bois Blanc, il ne reste que peu de possibilités.
Sur les réseaux sociaux, le collectif Touch’ pas nout’ roche réagit suite à la décision du préfet de La Réunion.
L’arrêté signé par le préfet le 31 juillet dernier laisse toutefois un mois à la commune de Saint-Leu pour valider ou pas le projet. En cas d’opposition du conseil municipal, au bout de 6 mois, par arrêté, le préfet peut imposer son choix ; c’est le scénario privilégié.
Le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert est l’un des opposants les plus farouches au projet d’ouverture de la carrière. Il n’avait d’ailleurs pas hésité à faire une grève-éclair de la faim symbolique le 21 mars 2017.
Mais les communes des Avirons et de l’Étang-Salé sont également concernés. Leurs maires respectifs ont déploré cette annonce.
Ce jeudi 3 août, Thierry Robert a rappelé dans le 12h30 d’Antenne Réunion son intention de "ne pas se laisser faire."
Les partisans du "Non" ont également mené plusieurs opérations, ainsi qu’un référendum à Saint-Leu le 12 juin 2016. 81,1% des votants s’étaient exprimés pour dire "NON à la carrière de Bois Blanc". Le conseil municipal de Saint-Leu a rejeté à plusieurs reprises le projet.
Une carrière à laquelle tient plus que tout le président de Région Didier Robert, comme il l’expliquait lors de l’une de ses interventions sur le plateau du journal télévisé d’Antenne Réunion le 16 juin 2017. "Il faut savoir si Saint-Leu reste sur une position tranchée, et finalement d’opposition au projet de la Nouvelle route du Littoral, ou bien si nous sommes dans une démarche de considérer que ce chantier est d’intérêt général."
La Région s’est félicité que le projet soit reconnu d’utilité publique : "La Collectivité se félicite que soit enfin reconnu le caractère d’utilité publique de ce site essentiel, ce qu’elle avait demandé dès 2014, pour l’approvisionnement en matériaux du chantier de la NRL."
En plus de la Région, plusieurs institutions ont émis des avis favorables. Le dernier en date, est celui de la Commission départementale de la nature (CDNPS), des paysages et des sites émis en mars dernier.
Aujourd’hui, il est possible de considérer que le projet de l’ouverture de la carrière de Bois Blanc est entériné. En effet, le préfet, celui qui a le dernier mot, le juge d’utilité publique.