Un congrès du Syndicat Général de l’Education Nationale se déroule aujourd’hui à Saint-Denis. L’occasion pour les enseignants et les parents d’élèves de faire le point sur la réforme de l’Éducation préparée actuellement par le nouveau ministre de l’Education nationale.
Faire un retour à la semaine de quatre jours, reconstituer des classes bilangues, limiter à 12 élèves les classes de CP en REP ou encore installer un dispositif d’aide aux devoirs autant de changements qui posent le doute dans l’esprit des enseignants et parents d’élèves.
La réforme de l’éducation d’Emmanuel Macron ne semble pas inquiéter mais, bien que certains soient en accord avec ces nouvelles mesures, quelques questions restent en suspens.
Didier Hoarau, secrétaire général adjoint du SGEN-CFDT et candidat au poste de secrétaire général explique : "Il y a un certain nombres de propositions du gouvernement qui reprennent des positions de notre congrès, l’éducation prioritaire. Nous sommes satisfaits du fait que le ministre ne compte pas revenir en arrière sur la réforme du collège à laquelle nous étions favorable et pour laquelle nous avions participé."
Pour le secrétaire général adjoint, 12 élèves par classe cela peut se faire au niveau du ministère, au niveau des moyens humains. Cependant, il pense qu’il faut que les collectivités fassent leur travail et mettent des salles pour les élèves ainsi que les enseignants qui sont fournis soient accueillis. "Il va y avoir un vrai travail à faire auprès des collectivités locales et notamment des mairies."
Il n’est pas le seul à être favorable à cette mesure. Marie, parente d’élèves, présente au congrès avec un de ses enfants dont le professeur est absent, semble apprécier cette mesure : "12 élèves par classe je trouve ça très bien comme ça les enseignants auront beaucoup plus de temps à consacrer aux élèves ce qui fera peut être une meilleure réussite pour les enfants."
Franck Loureiro, secrétaire général adjoint de la fédération des SGEN-CFDT, quant à lui pense que c’est une piste à creuser mais que certains détails ne sont pas pris en compte. "On sait que les effectifs par classe sont des critères de réussite mais on sait aussi que ce n’est pas le seul critère pour faire réussir les élèves. Diminuer le nombre d’élèves par classe est nécessaire mais n’est pas suffisant. Faire ça sans donner les moyens au personnel de mieux travailler ensemble ne servira à rien."
Il n’a cependant aucune inquiétude vis-à-vis des mesures données dans cette réforme. Pour Franck Loureiro il faut plutôt se pencher sur les attentes : "Pour nous, le programme du candidat Emmanuel Macron n’était pas suffisamment précis. Les premières rencontres que nous avons avec le ministre de l’Education nationale et la nouvelle ministre de l’enseignement supérieur de la recherche seront l’occasion de faire préciser ce programme."
En ce qui concerne les devoirs à la maison Didier Hoarau estime que donner les moyens aux enfants de travailler sur place à l’école est ce qui paraît le plus important. "S’ils sont encadrés pour faire leur travail pas besoin de leur donner des devoirs à la maison ensuite."
Marie, de son côté, semble du même avis : "L’école idéale pour moi c’est que l’enfant apprenne tout là-bas et pas à la maison. Parce que je pense que les enseignants sont plus à même que les parents pour faire l’école."
Avec des parents qui peuvent rentrer tard du travail et les enfants qui doivent se coucher tôt, cette mère de famille estime que le temps passé à faire les devoirs à la maison peut empiéter en quelque sorte sur le temps passé à se retrouver en famille.