Difficile d’accès, peu profonde et dangereuse, la piscine naturelle de Boucan Canot est boudée par les baigneurs. C’est la raison pour laquelle la commune de Saint-Paul, pour attirer les touristes et les Réunionnais, a eu une idée : faire du neuf avec du vieux.
Réhabiliter le site est un chantier complexe, qui s’étend sur 4 mois. "La difficulté du chantier, c’est son accès. Nous allons passer entre le poste MNS et l’hôtel Le Boucan. Nous avons prévu tout un ensemble de mesures conservatoires pour préserver l’environnement", explique Jean Patrouilleau, chargé d’opérations à Tamarun.
Un projet qui est dans les cartons depuis 2014. Maintes fois repoussé, à cause d’études préliminaires pour mesurer l’impact sur l’environnement, la faisabilité, le respect de la loi sur l’eau... Une réglementation drastique. Un projet qui a mûri au plus fort de la crise requin.
"Aujourd’hui, crise ou pas crise, drapeau rouge requin hissé ou pas, les gens pourront se divertir dans ce bassin, en toute sécurité", poursuit Yoland Velleyen, premier adjoint au maire de Saint-Paul.
Sous la surveillance permanente des maîtres-nageurs sauveteurs. Une alternative pour faire revenir les touristes peu enclins à se jeter à l’eau, même quand la baignade est autorisée.
"Tout le monde a peur de venir à La Réunion par rapport aux requins, et aux dangers qui ont pu se produire", estime une jeune femme.
Certains n’y voient dans cette réhabilitation qu’une réponse superficielle, qui ne règle pas la source du problème.
"Il faudrait trouver une autre alternative aux requins. Ça peut être une solution positive, c’est sûr, mais ça ne suffira pas", complète une autre femme.
Commerçant à Boucan depuis une dizaine d’années, Jean-Paul fonde beaucoup d’espoirs sur ce bassin. L’année dernière, à cause des filets anti-requins baissés ou endommagés, il a perdu environ 50 % de son chiffre d’affaires.
"Ça va peut-être une nouvelle bouffée d’oxygène pour nous. Puisque ça nous fait un lieu de baignade supplémentaire. Même en cas de houle, de filet baissé ou d’intempéries, les gens pourront venir se baigner".
La réhabilitation du site permettra de proposer trois bassins, une pataugeoire, un petit bassin est un grand bassin d’1,40 mètre de profondeur. Coût total des travaux : 750 000 euros, financés en majorité par l’Europe et la Région Réunion.