A La Réunion, l’INSEE a décidé de s’associer localement à la Journée internationale des droits des femmes en rassemblant des éléments chiffrés autour de la parité face à l’emploi à La Réunion. Et il s’avère que sur le département, les inégalités entre les femmes et les hommes à La Réunion sont très fortes pour l’accès à l’emploi. Explications.
À l’occasion de la sortie de la publication nationale de l’Insee Références "Femmes et hommes - L’égalité en question", l’Insee dévoile "des éléments chiffrés autour de la parité face à l’emploi à La Réunion".
Les inégalités entre les femmes et les hommes à La Réunion sont très fortes pour l’accès à l’emploi : "seulement 42 % des femmes en âge de travailler (15 à 64 ans) ont un emploi contre 52 % des hommes en 2015. Ces inégalités dans l’accès à l’emploi affectent tout particulièrement les moins diplômés, plus nombreux que dans les autres régions".
L’INSEE ajoute que : "la parentalité, plus fréquente et plus précoce à La Réunion, éloigne les femmes du marché du travail et creuse les écarts entre les femmes et les hommes".
Au final, si les taux d’activité des 25 à 29 ans se rapprochent du niveau métropolitain pour les hommes (85 % contre 91 % en 2015), ils restent très largement en retrait pour les femmes (64 % contre 79 %).
Autre constat : les métiers des femmes sont moins diversifiés que ceux des hommes : "la moitié des femmes de 30 à 65 ans travaillent dans huit familles professionnelles, alors que quinze familles concentrent la moitié des hommes en emploi".
Une fois en emploi, "les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes sont moins marquées qu’au niveau national" affirme l’INSEE.
Les femmes accèdent presque aussi souvent que les hommes à des emplois de cadres. Comme les autres DOM, "La Réunion se distingue aussi par des écarts de revenus entre les sexes plus faibles qu’ailleurs (15 % pour les femmes contre 27 % en métropole). Les revenus salariaux des Réunionnais de 30 à 65 ans sont ainsi inférieurs à ceux des Métropolitains (25 600 euros de revenu salarial annuel contre 28 300 euros en 2013), quand ceux des Réunionnaises sont supérieurs (21 800 euros contre 20 600 euros)".
L’INSEE révèle que les Réunionnaises sont plus souvent déclassées que les Réunionnais.
En 2012, "28 % occupent un emploi d’un niveau inférieur à celui auquel leur diplôme devrait leur permettre d’accéder contre 21 % des hommes. Toutefois, cet écart est moins marqué que dans les régions de province (34 % contre 22 %)".
Et il s’avère que l’écart hommes-femmes est plus marqué pour les diplômés de l’enseignement supérieur long (61 % des femmes sont déclassées contre 45 % des hommes) et pour les titulaires d’un CAP ou BEP (46 % contre 31 %).
Dans une moindre mesure, "les femmes titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur court (1er cycle) sont également plus souvent déclassées que les hommes (37 % contre 30 % des hommes). À l’inverse, comme en province, les femmes sont moins déclassées que les hommes quand elles ont le baccalauréat général (18 % contre 27 % pour les hommes)".
Pourtant, à La Réunion comme dans les autres régions françaises, les filles ont moins de difficultés et décrochent moins souvent et moins vite du système scolaire que les garçons.
"Elles s’orientent plus fréquemment vers les filières générales après la troisième et ont des taux de réussite au baccalauréat plus élevés (87 % contre 84 % en 2014). Elles sont ainsi plus nombreuses à faire des études supérieures et à obtenir un diplôme : 31 % des Réunionnaises de 25 à 34 ans ont un diplôme de l’enseignement supérieur en 2013 contre 22 % des Réunionnais. Elles restent toutefois moins nombreuses que les Françaises (49 %)".
(Source : INSEE)