À l’issue de la réunion en préfecture avec Éricka Bareigts, les syndicats ont annoncé le maintien de la grève, tout en suspendant les actions. Sauf si le non renouvellement de contrats se poursuit d’ici fin mars.
À la sortie de l’entretien avec la ministre des Outre-mer Éricka Bareigts ce jeudi, David Belda, secrétaire général Force ouvrière (FO), de confier.
"Nous syndicats, on ne se satisfait pas des annonces. Mais là aujourd’hui, ce que nous avons eu, ce n’est pas une annonce, mais des avancées concrètes. C’est-à-dire une rencontre au ministère de la Santé avec l’ensemble des acteurs concernés dans ce dossier, ainsi que les syndicats."
Une table-ronde est en effet prévue à Paris le 14 mars, entre l’Agence Régionale de Santé de l’Océan Indien (ARS OI), la direction de l’hôpital et les syndicats à Paris.
Depuis 7h ce jeudi matin, les grévistes interpellent les automobilistes au Barachois. Ils appellent les Réunionnais à soutenir le mouvement en signant une pétition.
Willy Fleuris, représentant de l’intersyndicale, fait le point en direct sur la deuxième journée de grève des agents hospitaliers du CHU.
L’action provoque des embouteillages ; les conducteurs sont plus ou moins compréhensifs. "On a besoin du CHU et des employés. Je ne vois pas pourquoi on va supprimer des postes".
En deux jours, près de 15 000 Réunionnais ont signé la pétition. En visite privée à La Réunion, la ministre des Outre-mer Éricka Bareigts reçoit les syndicalistes pendant une heure à la préfecture.
Elle affirme que l’État soutient le Centre hospitalier universitaire (CHU) en difficulté. "J’ai convaincu la ministre afin que nous puissions avoir une journée de travail au ministère de la Santé, à son cabinet. Avec les syndicats représentant les salariés du CHU, la direction générale du CHU et celle de l’ARS, et le corps médical. Le but est d’éclairer les Réunionnais sur la situation du CHU qui est très complexe".
Des études vont être menées pour analyser les surcoûts liés au fonctionnement du CHU, entre 2012 et 2015.
En attendant, le plan social qui prévoit la suppression de 190 postes est gelé.
Thierry Robert, député maire de Saint-Leu
"On n’est pas un département français entièrement à part. Mais on est un département français à part entière. Il y a inévitablement un plan de rattrapage à mettre en place. Au lieu que cela soit le cas, on est dans un plan qui nous mène en régression.
Il y a des économies à faire en France, c’est une certitude. Mais, quand il y a une situation exceptionnelle il faut prendre des mesures exceptionnelles.
Quand on fait la comparaison avec d’autres départements, qui ont une participation d’État colossale par rapport à ce dont nous bénéficions à La Réunion, cela voudrait dire que nou lé moin que lé autres départements ? Chacun doit assumer ses responsabilités, et l’État doit prendre ses responsabilités."
Jean-Paul Virapoullé, maire de Saint-André
"Je suis administrateur de l’hôpital depuis 1969, et j’estime que sur une île isolée comme La Réunion, on ne doit pas mégoter sur la qualité de la santé des Réunionnaises et des Réunionnais. L’égalité réelle passe par la même santé pour tout le monde. Et pas par une politique de santé au rabais."