Verser un revenu minimal fixe et inconditionnel : débat utile ou fausse bonne idée ? Le revenu universel est devenue l’une des propositions phares de la campagne présidentielle. Le concept séduit à droite comme à gauche. Les réactions à La Réunion.
Assurer à chacun un revenu minimum suffisant pour vivre, tel est le principe du revenu universel. Pour le Mouvement français pour un revenu de base, il doit être versé, que l’on travaille ou non, que l’on soit salarié, lycéen, ou retraité. Sans condition, de la naissance à la mort. En clair, que tout le monde y ait droit, indépendamment de ses revenus ou d’absence de revenus, comme le développe Loïc Damey, coordinateur Réunion du Mouvement français pour un revenu de base.
"Le revenu universel permettrait d’inciter les gens à travailler et à déclarer le travail au noir, puisque cela leur permettrait d’acquérir des droits. Alors qu’actuellement ils utilisent le RSA comme un revenu de base et ne déclarent pas leur revenus, pour cumuler".
Une idée qui divise l’opinion publique. "C’est positif car au moins on comprend qui travaille légalement et ceux qui travaillent au noir, car comme cela, on est payés comme il faut".
Cette femme en revanche, est contre : "Je ne suis pas favorable au revenu universel, car on ne se sens pas valorisé, quand c’est universel au niveau des salaires".
Si plusieurs villes ou pays dans le monde ont déjà mis en place une forme de revenu universel, le Mouvement français pour un revenu de base réclame une expérimentation du principe à La Réunion.
Le département est en effet l’un de ceux qui comporte le plus grand nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) en France.
Pour Ivan Hoarau, secrétaire général de la Confédération générale du travail de La Réunion (CGTR), l’automatisation du système de versement du revenu universel, on n’y croit pas.
"Si on veut travailler, le patron nous dira que comme on touche déjà le revenu universel, il nous payera un peu moins ; le risque est là. C’est lourd de danger en terme de financement de la Sécurité sociale."
Le coût d’une telle réforme est évalué à au moins 300 milliards d’euros par Benoît Hamon, l’un des candidats à la primaire de la gauche, favorable à l’idée. Il prône un revenu porté progressivement à 750 euros par mois pour les personnes majeures.