Selon une enquête de l’INSEE portant sur les créateurs d’entreprise en 2014, les créations d’entreprises ont baissé à La Réunion et ce, précisément entre 2010 et 2014. Et même si les chômeurs restent les premiers créateurs au premier semestre 2014, ils sont toutefois moins nombreux qu’en 2010. Et comme au niveau national, les créateurs sont un peu plus âgés et diplômés qu’en 2010.
Entre 2010 et 2014, les créations d’entreprises ont baissé à La Réunion."La région avait un taux de création très élevé en 2010 et il est désormais légèrement inférieur à la moyenne métropolitaine. Le profil des entreprises créées a aussi évolué avec beaucoup moins de créations dans le secteur du commerce" souligne l’INSEE.
L’INSEE précise également que les chômeurs restent les premiers créateurs au premier semestre 2014 et ce, même si ils sont moins nombreux qu’en 2010.
"La part des femmes parmi les créateurs d’entreprises reste stable (29 %). Comme la tendance nationale, les créateurs sont un peu plus âgés et diplômés qu’en 2010. Ils ont aussi plus d’expérience dans leur domaine. Mais les projets démarrent avec un investissement financier nettement plus faible qu’en 2010 et les créateurs sollicitent moins souvent les aides publiques. Au démarrage de leur activité, moins d’une nouvelle entreprise sur cinq emploie des salariés".
Ces dernières années, la création d’entreprises a beaucoup baissé à La Réunion. "Alors qu’elle était dans le peloton de tête des régions les plus créatrices en 2010 avec un taux de création de 20 %, ce dernier s’établit désormais à 13 % en 2014. Cette année là, 4 872 entreprises ont ainsi été créées, hors régime de l’auto-entrepreneur".
L’INSEE souligne qu’un quart de ces entreprises créées et ayant une activité marchande (hors agriculture) ont une activité de commerce. "Bien que toujours en tête, ce secteur génère beaucoup moins de créations d’entreprises qu’il y a quatre ans ; le poids d’autres secteurs augmente légèrement telles les activités spécialisées, scientifiques et techniques, la santé humaine et action sociale ou les activités de services administratifs et de soutien".
La construction est le deuxième secteur d’activité créateur d’entreprises et son poids est stable (18 % des créations) ; vient ensuite l’hébergement et la restauration (9 %).
En 2014, les créateurs d’entreprises restent le plus souvent d’anciens chômeurs (31 %). Cependant "leur part diminue nettement depuis 2010 (39 % des créateurs), au profit des salariés (30 % en 2014 contre 28 % en 2010), de ceux quin’avaient aucune activité professionnelle auparavant (11 % contre 8 %) ou des anciens chefs d’entreprise salariés (9 % après 7 % en 2010)".
Comme en France, la création d’entreprise est avant tout une affaire d’hommes : "29 % des créateurs sont des femmes en 2014, comme en 2010".
Les créateurs d’entreprises selon leur situation antérieure le secteur de la santé humaine et de l’action sociale et dans les services aux particuliers sont des créatrices.
En 2014, un tiers des créateurs d’entreprise sont âgés de 30 à 39 ans. Mais, comme en France, il y a de plus en plus de créateurs âgés, notamment dans le commerce, reflétant le vieillissement de la population active : 21 % ont 50 ans ou plus, contre 15 % en 2010.
En 2014 : "64 % des nouveaux entrepreneurs créent une entreprise qui correspond à leur métier principal (60 % en 2010)".
Ainsi, les créateurs sont plus expérimentés dans leur secteur : "44 % y ont plus de 10 ans d’expérience (33 % en 2010). Toutefois, dans les transports et l’entreposage, 35 % n’ont aucune expérience. Les créateurs de 2014 sont un peu plus diplômés qu’en 2010 : 21 % sont titulaires d’un diplôme supérieur ou égal à la licence (19 % en 2010). Mais La Réunion reste bien en deçà du niveau national (31 % en France)".
Comme en France, de plus en plus de créateurs d’entreprises démarrent leur projet avec des petits moyens : "58 % se sont lancés dans leur projet avec moins de 8 000 euros (49 % en 2010). Plus spécifiquement, 32 % des projets sont initiés avec moins de 2 000 euros (20 % en 2010). En 2014, les trois quarts des créateurs n’ont fait appel à aucune source de financement extérieure, contre la moitié en 2010".
Les créateurs sont aussi moins nombreux à bénéficier de dispositifs d’aides publiques : 31 % contre 49 % en 2010. En lien avec leur profil, l’aide aux chômeurs créateur ou repreneurs d’entreprise (Accre) reste la plus utilisée par les nouveaux entrepreneurs (16 %). Les aides sans conditions vis-à-vis de la situation dans l’emploi des créateurs, tels que les prêts à la création d’entreprise ou les aides liées à l’innovation, ne sont guère utilisées. Par ailleurs, "seuls 8 % des créateurs d’entreprises réunionnais déclarent s’appuyer sur des exonérations de cotisation ou d’impôts".
De même, "seuls 4 % bénéficient du Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise (Narce) et 1,4 % des créateurs ont recours aux aides locales ou régionales".
Près des trois quarts des créateurs sont l’unique dirigeant de leur entreprise. Seuls 5 % sont franchisés, ou bien liés à une autre entreprise en tant que concession, agent de marque, chaîne ou coopérative.
Pour autant, six nouvelles entreprises sur dix font appel à d’autres entreprises, essentiellement pour des services de comptabilité ou de publicité.
À La Réunion, "le recours des nouvelles entreprises à des services extérieurs est de plus en plus fréquent, porté par une demande de plus en plus forte de services de sécurité ou gardiennage, de transports et de nettoyage".
Huit nouvelles entreprises sur dix n’emploient aucun salarié
Les créateurs emploient rarement des salariés au démarrage de leur activité : "c’est le cas de 17 % d’entre eux au moment de la création et de 22 % au bout de six mois d’activité. Toutefois, ils en emploient un peu plus qu’en 2010 (11 % au démarrage, 13 % au jour de l’enquête). Les entreprises créées au premier semestre 2014 et toujours en activité en fin d’année emploient ainsi 1 420 salariés fin 2014 (hors dirigeants)".
(Source : l’INSEE)